Le journal Le Monde a confirmé le 26 octobre qu’un projet de privatisation de la Tour T2 du site François Mitterrand avait bien été envisagé, ce projet étant « le scénario de référence du point de vue de la BnF » d’après un document de 2021 du Conseil de l’immobilier de l’État mis en ligne par le journal. Autre information, ce projet aurait été évoqué en mai dernier par un représentant de la direction devant une dizaine de témoins, d’où les rumeurs au sein de l’établissement.
Si Gilles Pécout, toujours cité par Le Monde, s’est engagé à ce qu’aucune privatisation en faveur « d’acteurs ou d’intérêts privés » n’ait lieu, qu’en est-il des projets de location en faveur d’institutions publiques également envisagés par l’ancienne direction de la bibliothèque ? La CGT BnF reste donc extrêmement vigilante et continuera à remplir son rôle de lanceuse d’alerte (voir notre précédent article sur la tour T2 ici).
Ces dernières années, le jardin central du site François Mitterrand a été le théâtre de plusieurs accidents et suicides qui ont particulièrement émus et choqués les personnels. Entre 2009 et 2020, près d’une dizaine de personnes s’y sont donné la mort dont deux collègues.
En avril 2017 l’administration, sous la pression des organisations syndicales, a présenté en CHSCT (Comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail) un dispositif anti-chute permettant de mettre fin à ces drames, le montant des travaux (3 millions d’euros TTC) devant être validé en fin d’année par le Conseil d’administration.
Ce dispositif n’a pourtant pas vu le jour en raison de l’opposition de Dominique Perrault. En tant qu’architecte, ce dernier a en effet un droit de regard sur toutes les transformations bâtimentaires du site. Par la suite, la direction a évoqué des questions techniques qui n’ont jamais convaincu. En effet, pourquoi soumettre au vote du Conseil d’administration un programme de 3 millions d’euros si le dispositif était défectueux ou inabouti ?
En 2019 suite à un nouveau drame, l’administration missionne cette fois-ci l’agence de Dominique Perrault. Une « étude de faisabilité du cabinet Perrault » est alors réalisée (pour un coût 140 000 euros) pour aboutir à un projet très proche du dispositif initial, à savoir le rehaussement des gardes corps métalliques par des parois vitrées, dont les travaux sont prévus en 2025.
Si le premier projet (1m60 de haut) empêche de monter sur le garde-corps (image 1), le deuxième (2m50 de haut) se situe au milieu du garde-corps (image 2). Cette différence fait exploser les coûts : 7,4 millions d’euros TTC au lieu de 3 millions TTC.
Pour la CGT, il faut revenir au dispositif initial et réattribuer les budgets restants en faveur des personnels et des missions de la BnF.
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