Il est prévu qu’à partir du 1er octobre 2025, tous les personnels du ministère de la Culture seront couverts par une « mutuelle » unique et obligatoire financée à hauteur de 50 % par l’employeur. La mutuelle choisie par le ministère est la MGEN.
Sur le fond, la CGT revendique une prise en charge complète des soins et des accidents de la vie par la Sécurité Sociale, mais tant que ce n’est pas le cas la protection sociale complémentaire reste indispensable. C’est pourquoi, que ce soit au niveau interministériel ou au niveau ministériel, la CGT a participé activement aux négociations et y a porté ses revendications. Si tout n’est pas satisfaisant, grâce au travail de la CGT Culture les accords obtenus permettent des avancées importantes.
Si vous êtes en activité, oui. Toutefois, quelques cas de dérogation sont prévus :
si vous êtes agents de l’Inrap qui bénéficient déjà d’une protection sociale complémentaire obligatoire avec participation de l’employeur et les personnels des EPIC ou des structures de droit privé (RMN-GP, CAPA, Chambord,…) qui sont concernés par d’autres dispositifs.
Les agents dispensés d’adhésion pourront à tout moment revenir sur leur décision et adhérer au contrat collectif. Dans ce cas, aucune majoration de cotisation ne leur sera appliquée.
Ce dispositif concerne aussi les retraités
Les agents qui partiront à la retraite une fois le dispositif lancé pourront le conserver mais sans la participation de l’employeur. Pour ceux qui sont déjà en retraite, ils auront un an à partir de sa mise en place pour y adhérer.
Même sans un financement de l’employeur, cette couverture santé sera intéressante pour les retraités, pour plusieurs raisons :
L'intérêt réside dans le fait que l’employeur cotise à hauteur de 50% et c’est pour cela que le régime est obligatoire. Aujourd’hui, l’employeur participe à hauteur de 15€ par mois. Dans ce nouveau dispositif, il contribuera à hauteur de 35 à 40€ par mois. A cela s’ajoutera une contribution de 5 € si l’agent choisit une des 3 options proposées (non obligatoires).
De plus, le socle obligatoire que l’agent devra souscrire est nettement supérieur à ce qui est généralement proposé. En effet, l’acquisition des garanties dans un contrat obligatoire est financièrement plus intéressante que dans un contrat facultatif, notamment parce que les « risques » sont plus fortement mutualisés et la gestion en est plus simple, donc moins coûteuse. L’équilibre du régime se fera sur l’ensemble des agents du ministère. Autre avantage dans le cadre d’un contrat obligatoire, les cotisations des agents en santé mais aussi en prévoyance sont déductibles des revenus imposables dans la limite de plafonds. La contribution de l’employeur est considérée comme du revenu et donc rentre dans le revenu fiscal.
Les cotisations des bénéficiaires actifs sont constituées de trois parts :
Attention : Les données tarifaires qui suivent sont arrondies à l’euro près et peuvent évoluer légèrement en fonction de l’affinement de la rémunération moyenne au Ministère.
Tableau des estimations de cotisation des agent.e.s pour le socle de garantie en fonction des revenus
Revenus mensuel brut |
1500€ |
2000€ |
2500€ |
3000€ |
3500€ |
3925€ et + |
Cotisation mensuelle agent |
27€ |
32€ |
36€ |
41€ |
45€ |
49€ |
La MGEN appliquera un tarif pour la garantie « socle » unique par enfant qu’ils aient – de 21 ans ou de 21 à 26 ans (si poursuite des études).
Ce tarif est de 24 €/mois/enfant. A partir du 3e enfant, il n’y a pas de cotisation supplémentaire.
Le tarif fixé pour le socle de garantie est de 75€/mois. Ce tarif qui peut sembler élevé par rapport à la cotisation des agent.e.s s’explique par l’absence de financement employeur et aussi par une population qui sera beaucoup plus faible car de nombreux conjoint.e.s ont déjà une couverture santé obligatoire par leur propre employeur.
Les accords garantissent un échelonnement des hausses et un plafonnement de la cotisation au- delà de la 6e année de retraite. Il n’y a pas de financement employeur pour les retraités.
Cotisation des retraité.e.s pour la garantie « socle »
Année de retraite |
1e année |
2e année |
3e année |
4e année |
5e année |
6e année et plus |
Cotisation mensuelle retraité |
69€ |
86€ |
103€ |
103€ |
103€ |
120€ |
La MGEN appliquera un tarif unique de 121€/mois pour la garantie « socle », quel que soit la classe d’âge des conjoint.e.s.
Si l’agent prend une option pour lui, il bénéficiera d’une participation forfaitaire de 5€/mois par l’employeur. L’agent pourra choisir des options différentes pour lui et les membres de sa famille. Il pourra modifier ce choix tous les ans.
Tableau des cotisations supplémentaires pour l’obtention d’une option
|
Cotisation mensuelle agent actif |
Cotisation mensuelle conjoint.e d’agent.e actif |
Cotisation mensuelle enfant de -21 ans |
Cotisation mensuelle enfant de 21 à 26 ans |
Option 1 |
14€ |
15€ |
7€ |
7€ |
Option 2 |
27€ |
29€ |
14€ |
14€ |
Option 3 |
38€ |
38€ |
20€ |
20€ |
Pour les options des retraités, nous n’avons pas encore eu la tarification de la MGEN.
En conclusion, la MGEN a présenté une offre très intéressante au niveau tarifaire sur le socle de garantie pour la cotisation des agents actifs, des enfants, mais aussi des retraités puisque plafonné à 120 euros par mois à partir de 6 ans de retraite. Le tarif des options est conforme à ce qui était attendu par rapport au coût de l’amélioration des garanties.
La CGT-Culture se félicite de ce résultat qui va avoir une vraie incidence sur la qualité et les tarifs d’une couverture complémentaire en santé des personnels et de leur famille et notamment de leurs enfants. De plus, la CGT s’est aussi attachée, dans la définition des critères de l’offre, à protéger les agents d’une augmentation abusive des tarifs après attribution du marché. De ce point de vue, la réponse de la MGEN garantit pour les 5 ans à venir des augmentations très faibles (hors impact des évolutions législatives et réglementaires).
Comme le régime sera obligatoire, mieux vaut éviter de payer deux fois. Il faudra donc résilier, sans frais, la complémentaire actuelle et sur ce point les informations fournies par l’administration devront être claires.
De plus, le socle obligatoire que l’agent devra souscrire est nettement supérieur à ce qui est généralement proposé. A titre de comparaison, le niveau du socle correspond à peu près au niveau de couverture du contrat moyen de la MGEN qui propose 3 niveaux de garanties. Toutefois, les agents qui souhaitent avoir une couverture plus importante, pourront souscrire une des 3 options proposées et en changer une fois par an.
En ce qui concerne la qualité de service, l’appel d’offre que va lancer le ministère comporte des critères qui doivent permettre d’assurer un bon niveau de prestations.
La couverture des ayants-droits est possible mais pas obligatoire. Elle n’ouvre pas droit à une participation de l’employeur. Le niveau de couverture sera a minima celui du socle et l’agent pourra choisir ou non pour ses ayants-droits le niveau d’option qu’il souhaite. Celui-ci pourra être différent du sien. A noter, qu’à partir du 3e enfant, il n’y a pas de supplément de cotisation demandé.
Non, cela fait partie des garanties négociées par les organisations syndicales de la Fonction Publique de l’État. L’adhésion au nouveau régime se fera en dehors de critères d’âge et sans questionnaire médical préalable. Ce sont des garanties importantes notamment pour les personnels qui rencontrent des problèmes de santé importants ou sont en situation de handicap.
Le fait que le dispositif est obligatoire entraîne de fait une solidarité générationnelle car les actifs les plus jeunes ont généralement moins besoin de soins que les plus âgés. De même, les cotisations varient selon les revenus et donc les agents ayant un revenu plus élevé payent un peu plus que les agents ayant une petite rémunération.
Le dispositif prévoit également une solidarité à destination des anciens agents non retraités à condition qu’ils soient inscrits comme demandeur d’emploi et qu’ils soient indemnisés au titre de leur régime d’assurance chômage. S’ils ont travaillé au moins 2 mois consécutivement, ils conservent leur adhésion au contrat collectif en santé ainsi que pour leurs ayants droit pour les mêmes garanties et à titre gratuit, sans contrepartie de cotisation, à compter de la date de cessation de leur relation de travail avec leur employeur et pour au moins la durée de leur dernier contrat (ou contrats cumulés sans période interruption) dans la limite maximum d’un an.
A cela, s’ajoute une solidarité envers les retraités alimentée par 2 ou 3% des cotisations. Cette solidarité s’exprimera par une aide financière proportionnelle au niveau de pension perçue.
Enfin, un fonds d’aide sociale alimenté par 0.5% des cotisations devrait permettre notamment d’aider les agents qui font face à des frais de santé important. L’utilisation de ce fonds reste encore à définir précisément et il pourra être augmenté s’il s’avère efficace.
Une couverture en prévoyance sert à assurer les personnels face aux aléas de la vie :
Bien souvent, les agents se sentent moins concernés par ces risques, alors que lorsque l’on est touché, les conséquences peuvent être extrêmement graves financièrement et socialement (perte importante de ressources, perte d’emploi,….).
Si l’accord interministériel signé le 20 octobre 2023 est loin des objectifs de la CGT il constitue néanmoins une première étape vers une bonne couverture (clause de revoyure de l’accord en 2026). Il prévoit des améliorations statutaires qui seront complétées par un contrat collectif à adhésion facultative, ainsi que des options supplémentaires.
Il y a tout d’abord l’amélioration de l’indemnisation, à l’exception du jour de carence, du congé longue maladie (titulaires) et du congé de grave maladie (contractuels) à 100% de la rémunération indiciaire et 33% de la rémunération indemnitaire la 1ère année et 60 % de cette assiette de rémunération les années 2 et 3.
Il y a aussi pour les contractuels, la réduction à quatre mois des conditions d’ancienneté de service pour les droits à congés de maladie et de grave maladie. Les conditions d’octroi et de rechargement des congés, les niveaux d’indemnisation et les durées maximales d’indemnisation des congés de maladie et de grave maladie, seront alignés sur ceux des congés de maladie ordinaire et de longue maladie des fonctionnaires. Enfin, des dispositions utiles seront mises en place pour permettre la subrogation des indemnités journalières de la sécurité sociale, ce qui permettra aux contractuels d’être indemnisés plus rapidement et directement par leur employeur.
Il est prévu, la suppression de la mise à la retraite anticipée des fonctionnaires pour invalidité au profit d’un nouveau régime de reconnaissance de l’invalidité analogue à celui des contractuels. Cette disposition entrera en vigueur le 1er janvier 2027. L’agent reconnu invalide sera placé soit :
Les fonctionnaires reconnus invalides percevront une prestation de compensation de l’invalidité, sous forme de rente dont le montant dépendra de son niveau d’invalidité :
L’assiette de rémunération comprendra le dernier traitement indiciaire brut ainsi que les primes et indemnités à caractère pérennes. Cette rente sera versée jusqu’à l’âge de départ à la retraite et la période sur laquelle elle sera versée comptera pour les droits à pension.
Elles sont :
Les améliorations portent sur l’augmentation des indemnisations.
En cas d’incapacité temporaire de travail, l’indemnisation du congé longue maladie et du congé de grave maladie, à l’exception du jour de carence, sera portée à 100% de l’assiette de rémunération la 1 ère année et à 80% de cette assiette de rémunération les années 2 et 3.
En cas d’invalidité d’origine non professionnelle la compensation passera :
En cas de décès, le capital versé aux ayants droit sera augmenté d’une année de rémunération.
Oui, il est prévu 3 options facultatives additionnelles qui pourront être souscrites indépendamment les unes des autres.
La première est sur l’incapacité de travail. En complément des garanties statutaires et complémentaires l’agent pourra avoir :
Comme les garanties de cette option additionnelle sont des indemnisations proportionnelles aux revenus des agents, la cotisation sera un pourcentage du salaire. Il faudra attendre le résultat de l’appel d’offre pour connaître le pourcentage du salaire qui s’appliquera.
De plus, les agents et les retraités (pas de souscription possible au-delà de 74 ans) pourront souscrire en plus une garantie frais d’obsèques et/ou une garantie perte d’autonomie que son ou sa conjointe pourra aussi prendre. La cotisation sera fixée en fonction de l’âge de l’assuré, plus vous êtes jeune moins votre cotisation sera élevée. Il faudra aussi attendre le résultat de l’appel d’offre pour connaître la tarification qui s’appliquera.
L'appel d'offre étant toujours en cours il est encore impossible d'en donner une évaluation.
EMPLOIS, RÉMUNÉRATIONS, PRÉCARITÉ, ARRÊT MALADIE & JOURS DE CARENCE, BUDGETS… 2025 : 42 milliards de coupes dans les budgets de l’État +
Monsieur le Président, Les syndicats CGT, UNSA, FSU, Solidaires, CFE-CGC de la Fonction publique appellent à se mobiliser le 13 +
Les personnels de la Bibliothèque nationale de France multiplient depuis le 1er mars les journées de grève sur les questions +
Depuis fin 2023 et dans une démarche féministe pour l’égalité entre les femmes et les hommes, la CGT BnF travaille à un projet d’instauration, au sein de la BnF, d’un congé de santé hormonale, s’étendant +
Manifester pour la démocratie et la justice sociale Le 1er mai, journée internationale de lutte des travailleurs et des travailleuses, +
Déclaration de la CGT BnF et de SUD Culture BnF au Comité social d’administration du 23 avril 2025 avec le +