Le 8 mars dernier a eu lieu la journée de grève et de manifestation pour la journée internationale des droits des femmes. Les mots d’ordres étaient l’égalité salariale, la lutte contre l’extrême droite et l’abrogation de la réforme des retraites qui pénalise encore plus les femmes. En France, comme à la Bibliothèque nationale de France, cette journée fut un succès et suivie massivement, avec 300 000 manifestant.e.s en France dont 120 000 à Paris.
Forte mobilisation à la BnF pour le droit des femmes et contre la précarité
A la BnF la grève du 8 mars a engendré de très importantes perturbations : absence de communication des documents dans plusieurs grands départements, fermeture totale ou anticipée de salles de lecture… Encore une fois, pour cette journée du 8 mars, les agent.e.s de la BnF se sont mobilisé.es et ont montré que la question de l’égalité et des droits des femmes est un enjeu primordial et que la précarité n’est pas acceptable.
Des avancées à la BnF mais bien trop limitées
Cette journée de grève, a donné lieu à des négociations ; quelques victoires sont à noter mais la lutte continue pour que l’égalité soit réellement mise en place à la BnF.
En voici un compte rendu :
- Sur le congé de santé hormonal : nous attendions un retour sur la pétition signée par plus de 850 collègues et remise à la direction en 2024. Malgré cette forte mobilisation, la direction de la BnF ne s’engage pas à porter la voix des personnels et se cache derrière l’absence de cadre légal. Pourtant le congé de santé hormonal existe déjà dans plusieurs municipalités, collectivités et entreprises du privé.
- Sur les protections périodiques : la direction de la BnF s’est engagée à installer des distributeurs de protections périodiques pour les personnels. Nous nous félicitons de cette victoire qui répondra au devoir de l’employeur de la prise en charge sur des questions santé/hygiène. Nous avons rappelé le besoin d’élargir cette mise en place aux lectrices et aux lecteurs car aujourd’hui 1/3 des étudiant.e.s subissent la précarité menstruelle ; à cette question, la direction s’est engagée à se rapprocher d’associations.
- Plan égalité femme/homme : nous demandons la fin de la modularité des primes (CIA) pour les catégories A et une dynamique de fond sur les inégalités salariales et/ou de carrières. En effet, concernant la répartition des promotions, la question des rémunérations, des carrières hachées des femmes… la BnF peut encore améliorer la situation. La direction s’est engagée à mettre en place un Plan égalité femmes/hommes dont les discussions avec les représentants du personnel débuteront à l’automne 2025.
- Précarité à la BnF : 69% des personnes en CDD sont des femmes, dont 63% des contractuel.les à temps incomplet sur des contrats courts (vacataires). La précarité les touche majoritairement. Pour pallier cette injustice, nous revendiquons pour les vacataires des CDI (étant donné que ces contrats répondent à des besoins permanents de l’établissement). Nous demandons également une augmentation systématique de leur quotité horaire lorsqu’elle est souhaitée. La direction se doit aussi d’être vigilante sur les conditions de travail de ces agent·e·s qui sont extrêmement difficiles et dont les droits principaux (prise de congés ou respect d’une négociation des indisponibilités) sont fréquemment bafoués par leur hiérarchie.
- Procédure stop harcèlement : la procédure est encore trop inefficace, invisibilisée et longue. Nous demandons un suivi et rappel régulier dans Biblionautes et un affichage de la part de la direction sur les questions de violences sexistes et sexuelles au travail et le harcèlement sexiste de tout ordre.
- Formation sur la santé hormonale : la question de la formation et de la sensibilisation sur le sujet de la santé hormonale est un axe essentiel pour aller vers l’égalité et la prise en compte dans le travail de notre santé. Une conférence sur le sujet est prévue le 20 mars prochain. Nous avons rappelé à la direction que la sensibilisation ne doit pas être ponctuelle, que des formations sont nécessaires tout au long de l’année.