C’est avec beaucoup d’émotion que s’est ouvert ce CHSCT exceptionnel consacré au suicide d’un agent de la BnF sur son lieu de travail le lundi 3 août. La plupart des représentants du personnel, malgré l’importance de notre établissement (plus de 2000 agents), connaissait Thierry et l’appréciait. Les collègues de son département ont également souhaité en début de séance remettre à la direction leurs témoignages écrits exprimant leurs amitiés envers Thierry mais aussi leurs désarrois et leurs colères en particulier face à l’absence de protection physique anti-suicide sur le site François Mitterrand, la façon dont l’administration les a informés du drame et plus généralement de leurs situations de travail…
Nous ne reviendrons pas dans notre compte-rendu sur le déroulement des faits mais nous tenons à rassurer ses collègues et ses proches, la brigade des sapeurs pompiers présente sur le site puis le SAMU sont intervenus rapidement et Thierry n’a pas souffert. En parallèle, une enquête de police est en cours comme le prévoit la loi. Cette dernière a immédiatement saisi la lettre laissée par Thierry pour expliquer son geste.
Les premières actions de la CGT :
La ministre de la Culture, Roselyne Bachelot prend position
Le 5 août, la ministre de la Culture interpellée par la presse annonçait qu’elle souscrivait à “la nécessité de sécurisation” du site François Mitterrand et enjoignait à la fois la BnF, le ministère de la Culture et l’architecte Dominique Perrault de faire le nécessaire (voir ici). C’est la première fois, et à ce niveau de l’Etat, qu’une telle annonce est faite.
Les interventions de la CGT pendant le CHSCT :
1. En préambule, la CGT a demandé à la direction de s’engager sur la mise en œuvre rapide de mesures conservatoires pour la sécurisation du site en faisant en sorte que les chutes ne soient plus possibles. Les personnels ne veulent plus attendre des mois, voire des années d’hypothétiques travaux.
Réponse : la direction espère que la prise de position de la ministre de la Culture va accélérer la mise en place d’un dispositif physique anti-suicide sur l’esplanade du site F. Mitterrand tant d’un point de vue budgétaire que par rapport à l’architecte D. Perrault.
2. L’accompagnement et le soutien des agents doit être la priorité de la direction
En effet, à la tristesse et à la colère s’ajoutent les conséquences psychologiques de la crise sanitaire et du confinement dont on commence à peine à prendre toute la mesure. De même, la réouverture au public des salles de lecture à la fois pénible et chaotique est venue aggraver les problèmes récurrents que connaissent les agents de la bibliothèque à tous les niveaux.
Dans ce contexte, la médecine de prévention est indispensable comme le service social et une DdRH en ordre de marche. Ce n’est pas le cas ni pour la médecine de prévention ni pour la DdRH malgré les alertes syndicales depuis plusieurs années. Les personnels doivent pouvoir compter sur des services à l’écoute et efficaces, cela doit être une préoccupation majeure pour la direction.
La direction se limite à répondre sur la médecine de prévention : un médecin sera désormais présent 3 à 5 jours par semaine au lieu d’un seul jour ainsi que deux infirmiers vacataires, puis en septembre un médecin supplémentaire ; la direction affirme que les recrutements pérennes de deux médecins sont une priorité.
3. Les déficits de la gestion de crise
La BnF possède désormais une procédure de gestion de crise (c’était une demande de la CGT) mais la communication faite aux agents du DEP lors de ce drame a montré ses faiblesses. Certains ont malheureusement appris la nouvelle par Biblionautes (réseau intranet), d’autres oralement dans un couloir. Il est vrai que la configuration du bâtiment ne simplifie pas l’information coordonnée et simultanée des agents. La décision de fermeture de l’établissement au public le jour même est évidemment une bonne chose (c’était là aussi une demande de longue date des organisations syndicales) mais rien n’a été pensé pour le lendemain avec le retour des personnels.
4. La situation des catégories C à la BnF
La CGT souligne qu’en dix ans l’essentiel des suicides et tentatives de suicide ayant touché des personnels de la bibliothèque sont le fait de catégorie C. Si la plupart de ces évènements ont eu lieu hors de la BnF et n’ont pas de rapport direct avec le travail, cela doit tout de même nous interroger.
Les difficultés rencontrées par les magasiniers, y compris les encadrants de proximité, sans cesse dénoncées par les représentants du personnel ne trouvent pas de solutions. A Tolbiac, le bâtiment isole et mine petit à petit les agents. Le travail en local aveugle et les tâches répétitives démoralisent, l’absence de reconnaissance décourage et ajoute à l’amertume. Les réponses de la direction ne sont pas à la hauteur des enjeux car fondamentalement elle ne connait pas la réalité du travail des magasiniers et ne s’y intéresse pas.
La direction reconnaît le problème au regard de la récurrence des drames et confirme que l’établissement va devoir y répondre.
5. Une réouverture au public post-confinement éprouvante pour les personnels
Les communications en différé, l’organisation du travail modifiée sans consignes claires, la mise en quarantaine des documents, etc. ont généré de nombreuses difficultés notamment à Tolbiac. La mauvaise communication de la DCO et la précipitation de l’administration à faire évoluer les dispositifs (augmentation de la jauge d’accueil du public) ont amplifié la désorganisation subie en premier lieu par les magasiniers. Ce contexte cristallise les mécontentements et le suicide de notre collègue aggrave encore la situation.
La CGT demande la fin du système de communication en différé des documents (qui n’a aucune justification sanitaire), le retour immédiat de la jauge à 50%
La direction répond qu’elle est ouverte à une discussion sur les modalités de communication des collections.
Mise en place d’une « Délégation d’enquête » (DE) :
Le but de la délégation d’enquête (DE) :
Comment la délégation effectue son travail d’enquête :
Qui compose la délégation et quel sera son calendrier de travail ?
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