Alors que le pic épidémique de la « deuxième vague » de COVID-19 n’est pas encore atteint, les chiffres sont terrifiants : hier, 7 novembre 2020, la France comptabilise plus de 40 000 mort.e.s ; plus de 86 000 nouveaux cas de contaminations ont été découverts ; les services hospitaliers sont saturés ; les premiers transferts de patients vers des hôpitaux à l’étranger ont eu lieu. Conséquence de cette situation générale, aux Archives nationales, entre le 11 septembre et le 6 novembre 2020, le nombre de cas positifs au COVID-19 est passé de 14 à 24 !
►Les services publics d’archives ne sont pas des commerces essentiels ! Profitant de la polémique sur la reconnaissance du statut de « commerce essentiel » à accorder ou pas aux librairies, puis aux bibliothèques, un quarteron d’aventuriers tente aujourd’hui d’imposer la réouverture des services publics d’archives. Ils espèrent réussir aussi bien que ceux qui ont obtenu de la ministre Roselyne Bachelot et de la direction de la Bibliothèque Nationale de France (BNF) la réouverture des salles de lecture des sites François-Mitterrand, Richelieu et Arsenal dans la semaine du 9 au 13 novembre 2020 !
► Une offensive coordonnée…
– Le 3 novembre 2020, une pétition intitulée : « Laissez accessibles les archives aux étudiants et aux chercheurs » est lancée sur le site Change.org. Cette pétition demande : « aux autorités compétentes (Ministères, conseils départementaux, conseils municipaux) de laisser ouverts les services d’archives dans le respect des règles sanitaires en vigueur, déjà beaucoup plus strictes que dans d’autres lieux publics. »
Rappelons que les services publics d’archives n’ont absolument pas vocation à être ouverts. Ils ne sont pas des « guichets de service public » et le décret gouvernemental du 29 octobre 2020 ordonne la fermeture des établissements recevant du public (ERP). De même, il est absolument faux de dire que les protocoles sanitaires en vigueur dans les services d’archives sont plus stricts que dans d’autres services accueillant du public.
– Le 5 novembre 2020, le syndicat CFDT-Archives publie en écho à la pétition un tract dans lequel il demande « au gouvernement de réfléchir à des solutions légales respectueuses de la sécurité de tous, en fixant des priorités claires (notamment les usages administratifs et professionnels dont universitaires) » En clair, la CFDT, plaide honteusement pour la réouverture conditionnée des salles de lecture sans oser le dire.
– Le 6 novembre 2020, dans un communiqué de mise à jour de la pétition Change.org, l’auteur écrit : « Je suis en contact avec la Direction des archives de France. Notre pétition rejoint les préoccupations d’un certain nombre de services d’Archives et de conseils départementaux dans le pays. Il faut multiplier les moyens de pression. » Nous apprenons donc que Madame Françoise Banat-Berger, la cheffe du Service interministériel des Archives de France (SIAF) est dans la boucle et que certains chefs de services sont prêts à braver l’état d’urgence sanitaire au nom de la continuité du service public. Le mot d’ordre : s’organiser pour faire pression !
► Nul n’est au-dessus des lois !
En réalité, certains chefs de service bravent déjà l’interdit ! Citons par exemple, sans que leur autorité de tutelle, le SIAF, ne trouve mot à y redire, les ouvertures illégales aux chercheurs des salles de lecture des Archives départementales de la Mayenne, de la Charente-Maritime ou de la Saône-et-Loire. Ne s’agit-il pas là d’une entreprise de mise en danger de la vie des agent.e.s en bande organisée ? Ces chefs de service doivent être rappelés fermement à l’ordre et les salles de lecture doivent immédiatement être fermées !
► Roselyne Bachelot doit siffler la fin de la récréation !
Il est du devoir et de la responsabilité de la ministre de la Culture, Madame Roselyne Bachelot, de remettre de l’ordre dans un secteur où les autorités administratives agissent comme des caïds sans foi ni loi. Et si Roselyne Bachelot ne le fait pas alors qu’elle en est informée, alors elle serait complice et coresponsable de tout ce qui pourrait arriver.
► La CGT-Archives en défense du service public et du personnel !
C’est un fait connu de tous, la CGT-Archives défend sans relâche les services publics d’archives, ses missions, ses personnels, ses usagers. Nous savons l’importance des droits qui sont garantis et reconnus à la population grâce à l’accès et à la consultation des documents d’archives. Depuis toujours, nous nous battons pour. Soyons clairs, il ne s’agit pas pour nous de revendiquer l’arrêt total du fonctionnement de l’institution. Il n’en a jamais été question ! Ce que nous disons, c’est qu’à l’instar du confinement du printemps, le traitement des demandes de recherches prioritaires puissent être réalisé au mieux. Pour ce faire, nous ne manquons pas de cadres supérieurs (comité de direction, directrices et directeurs, chef.fe.s de départements…) pour prendre en charge et honorer selon un calendrier établi toutes les demandes de recherches et de reprographies qui pourraient être faites. Charité bien ordonnée commande par soi-même, paraît-il ?
POUR LA CGT-ARCHIVES, LA PREVENTION DU RISQUE EPIDEMIQUE EXIGE :
– LE RETABLISSEMENT DU REGIME DES AUTORISATIONS SPECIALES D’ABSENCE (ASA) POUR TOUTES ET TOUS LES AGENTS DONT LES MISSIONS NE SONT PAS TELETRAVAILLABLES !
– LE PLACEMENT EN TELETRAVAIL/TRAVAIL A DISTANCE « 5 JOURS SUR 5 » DE TOUTES CELLES ET CEUX DONT LES MISSIONS LE PERMETTENT ET QUI LE SOUHAITENT !
– LE RETABLISSEMENT DU PLAN DE CONTINUITE DE L’ACTIVITE (PCA) ADOPTE EN MARS 2020 !
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