La promotion professionnelle à la BnF c’est-à-dire la promotion de corps (de mag à BAS par ex.) ou de grade (passage en 1ère classe…) des agents titulaires est dérisoire et malheureusement les années se suivent et se ressemblent. Tous corps de métiers confondus, les chiffres sont éloquents :
Des carrières longues et démotivantes : les taux de promotion restent largement insuffisants. Ainsi, pour la promotion en classe exceptionnelle du corps de BAS, 121 promouvables cette année à la BnF pour seulement 8 possibilités (BnF + BPI). Quant aux magasiniers, les chiffres de 2012 en disent long, 1600 d’entre eux étaient promouvables dans les BU, à la BnF… mais seulement 29 promotions en BAS ont été octroyées dont 1 seul à la BnF. Insignifiant !
Des obstacles nombreux et arbitraires : le décret 2010-888 relatif à l’entretien professionnel porte, entre autres, sur la manière de servir de l’agent et les résultats obtenus. Il s’agit donc d’une démarche instituant un lien entre la rémunération, la carrière et le bon vouloir du supérieur hiérarchique qui évalue les résultats et le mérite de l’agent. Car l’entretien détermine les réductions et majorations d’ancienneté mais aussi l’avancement de grades ou de corps sur proposition de l’autorité hiérarchique. Ce dispositif renforce l’individualisation des carrières et le développement des salaires au « mérite » qui sont contraires à l’égalité de traitement des agents, base du Statut général de la Fonction publique.
Pour les promotions de grades et de corps chaque établissement présente aux CAP nationales (commissions administratives paritaires) une liste de promouvables : les critères actuellement retenus par les DRH sont la valeur professionnelle de l’agent ainsi que la reconnaissance des acquis de l’expérience. A l’inverse, les représentants du personnel CGT présents aux CAP, mettent l’accent sur l’ancienneté c’est à dire sur l’expérience acquise au fil des ans par les agents. En effet, les taux de promouvables sont si faibles et le passage au mérite si aléatoire que les critères de l’ancienneté et de l’âge sont plus justes et objectifs.
Concernant la BnF, l’opacité et l’injustice règnent : la répartition des réductions d’ancienneté est très aléatoire. Certains agents peuvent cumuler plusieurs années de suite des bonifications alors que d’autres se voient attribuer le minimum voire n’en bénéficient pas du tout. Pour les promotions de corps, c’est encore plus discrétionnaire. Il arrive que la Direction présente – alors que les possibilités sont minces – des candidats ne correspondant pas aux missions du corps concerné ! On a ainsi vu, ces deux dernières années, des agents qui ne remplissaient pas ou plus des fonctions liées à la bibliothéconomie obtenir des promotions à la place de BAS ou de magasiniers. Sans parler des agents promus, proches de la DRH ou de tels directeurs de départements ou services et dont l’avancement rapide paraît surprenant pour des collègues qui attendent depuis plusieurs années une hypothétique promotion !
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