La précarité, la face cachée de la BnF :
Aujourd’hui, vous êtes venus à la BnF pour travailler dans les salles de lecture du haut-de-jardin et du rez-de-jardin. Certains d’entre vous sont là pour utiliser les documents en libre-accès de ces salles, d’autres cherchent une place assise pour réviser ou un accès à internet. Ceux qui sont chercheurs ont commandé des documents des magasins, qu’ils pourront aller chercher en banque de salles après être passés par les vestiaires et parfois par le service de l’orientation des lecteurs.
Le samedi, si vous pouvez faire tout cela, si vous pouvez bénéficier d’une bibliothèque de service public, c’est grâce au travail de nombreux agents précaires de la BnF. En effet, la grande majorité des agents qui travaillent à la BnF les week-ends sont des vacataires.
Ces agents précaires sont obligatoirement embauchés en CDD sur un temps de travail incomplet, le plus souvent sur la base d’un mi-temps. De ce fait, ils gagnent pour la plupart 600-700 euros par mois, salaire avec lequel ils doivent vivre, ce qui est loin d’être simple en région parisienne. Car même si une partie d’entre eux est étudiants, il s’agit malgré tout d’un vrai métier, qui leur impose des contraintes de plannings.
Cette précarité, avec un salaire incomplet et une situation professionnelle bloquée, existe depuis longtemps à la BnF. Mais suite aux coupes budgétaires et à la politique d’austérité qui touchent la BnF, la situation des vacataires s’est dégradée.
En effet, afin de faire payer les économies décidées par les plus fragiles, la direction de la BnF a décidé de ne plus embaucher de nouveaux vacataires en CDD de 3 ans sur les besoins permanents de la bibliothèque, comme le service public. Désormais, elle prend des vacataires dits « occasionnels » pour quelques mois, met fin à leurs contrats, puis quelques temps après, elle en reprend d’autres. Cela sur les mêmes postes, pour faire le même travail, car les missions de la BnF elles restent les mêmes. C’est donc une dégradation grave de la situation de ces vacataires et du respect des droits des contractuels de la fonction publique, mais aussi du service offert au public, car cela entraîne aussi une diminution du nombre d’agents à certaines périodes. Ainsi, plusieurs dizaines de vacataires faussement « occasionnels » voient leurs contrats se terminer à la fin du mois de juin, sans aucun espoir d’être prolongés. Le travail qu’ils font va lui se poursuivre et sera fait par les agents restants. Puis, au mois d’octobre, la BnF réembauchera, peut-être, de nouveaux précaires.
Dans le même temps, les vacataires qui sont sur des CDD de 3 ans voient leur situation professionnelle menacée. Normalement, au bout de leurs contrats, ils doivent passer en CDI, puisque leurs missions permanentes se poursuivent. Mais pour faire des économies, la direction de la BnF a décidé de remettre en cause certaines missions et donc aussi la possibilité de continuer à travailler à la BnF pour ces agents. Ceux-ci ne verraient pas leurs contrats reconduits et seraient donc mis dehors au lieu de passer en CDI, provoquant de ce fait un petit « plan social » à la BnF. Ainsi qu’une réduction de la qualité du service public.
Quant aux vacataires qui ont pu passer en CDI, grâce à plusieurs luttes, si leurs contrats avec la BnF ne semblent pas menacer pour l’instant, ils sont par contre coincés dans la précarité et les bas salaires. Car la très grande majorité d’entre eux est exclu du processus de titularisation qui va avoir lieu à la fin de l’année 2013. Dans le même temps, le nombre de postes offerts dans les concours pour devenir fonctionnaires dans les bibliothèques est ridiculement faible. Ils risquent donc de demeurer précaires pendant longtemps avant de pouvoir connaître une évolution professionnelle et bénéficier d’un salaire complet et d’un meilleur statut.
Pourtant, sans le travail de tous ces précaires, la BnF ne pourrait pas fonctionner normalement, en particulier le samedi. Sans eux, pas de communication des documents des magasins, pas de vestiaires, pas de rangements des livres en libre-accès et pas de photocopies. Les salles de lecture seraient fermées à moitié et même l’accueil et les caisses seraient perturbées. Ils sont donc essentiels au bon fonctionnement de la BnF. Mais la direction de la BnF et l’Etat ne tiennent pas compte de cela et ils n’hésitent pas à aggraver la situation de précarité de ces agents.
C’est pour nous inacceptable et c’est pour cela que nous nous mobilisons aujourd’hui, afin d’obtenir :
En défendant les droits des vacataires, nous défendons aussi les missions de la BnF et les services de qualité qu’elle doit offrir à ses lecteurs.
Nous avons pour cela besoin de votre soutien.
Signez la pétition pour défendre les missions, les moyens et les conditions de travail du personnel de la BnF. Appuyez nous dans notre action contre la précarité.
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