Madame la Présidente,
L’ensemble des syndicats français et le mouvement syndical européen appellent à se mobiliser le 13 octobre pour l’emploi, pour des salaires plus élevés et l’égalité femmes-hommes, pour une transition environnementale socialement juste et pour des investissements dans les services publics.
Nos organisations syndicales s’inscrivent pleinement dans cette mobilisation, notamment concernant les questions de l’emploi et pour porter des revendications salariales comme la revalorisation du point d’indice et le relèvement des grilles de rémunérations. Par ailleurs, nous estimons que les questions écologiques doivent désormais être une priorité pour l’établissement.
A la BnF, nous réclamons plus particulièrement :
- le renforcement des effectifs par des emplois pérennes. Après près de 300 suppressions de postes en 10 ans, le sous-effectif a des conséquences importantes sur l’accomplissement des missions (dont les périmètres ne cessent d’augmenter), les conditions de travail et la santé des agents. Plus particulièrement, afin de pallier le manque de personnel de magasinage (plus d’une centaine de postes supprimés) et réduire la précarité, nos organisations syndicales réclament qu’en plus du recrutement de 20 magasiniers obtenu suite aux grèves de 2022, la liste complémentaire soit appelée dans son intégralité pour renforcer les équipes. Il devient également urgent de recruter des personnels de la filière métiers d’art dans les ateliers (restaurateurs, relieurs, etc.) avec l’ouverture de concours afin que cette filière ne disparaisse pas et assurer la transmission des savoir-faire.
- l’application des mesures ministérielles de revalorisation des primes. Pour les agents titulaires répondant aux critères des dix ans d’ancienneté dans la Fonction publique, nous réclamons une égalité de traitement avec les agents du Ministère de la culture qui ont bénéficié d’une revalorisation de leur prime de +500 à +1500 euros/an en fonction de leur ancienneté, ce qui nécessite un abondement de crédits supplémentaires de la part du ministère de la Culture.
- une augmentation de la prime de fin d’année. Cette prime, qui est désormais accessible aux contractuels (acquis des grèves de 2022), n’a pas été revalorisée depuis 2015 alors que les prix ont augmenté de 16,2%.
- le remplacement des contrats des agents non titulaires à temps incomplet (les « vacataires ») sur besoin permanent employés sur des CDD de 1 an pour des quotités de temps de travail variant de 60h à 110h par des CDI à 110h (le maximum légal sur ce type de contrat) comme le prévoyait le Protocole de fin de grève de 2016 pourtant signé par la Présidente.
- l’arrêt du recours aux contrats de chantier, qui sont des contrats précaires.
- l’arrêt de la dernière réorganisation du service public et le retour aux communications directes des documents patrimoniaux le matin.
- une politique volontariste de la BnF en faveur de l’environnement avec une meilleure gestion des déchets en particulier concernant leur traitement, l’arrêt du plastique à usage unique et un plan d’action afin de réaliser des travaux d’aménagement sur l’ensemble des sites de la BnF (isolation, consommation de fluides, etc…) ainsi que des études d’impact environnementales des projets. Concernant les entreprises extérieures intervenant pour et dans l’établissement, nous réclamons la prise en compte de critères sociaux et environnementaux contraignants dans l’attribution des marchés. Cela nécessite l’ouverture de négociations spécifiques.
Afin de permettre aux personnels d’exprimer leurs revendications, nos organisations syndicales CGT- BnF, FSU et SUD Culture BnF déposent un préavis de grève pour le 13 octobre 2023 pour l’ensemble des agents de l’établissement.
Nous restons à votre disposition, comme le prévoit la réglementation, pour ouvrir des négociations, et nous vous adressons, Madame la Présidente, l’expression de nos sincères salutations.
L’intersyndicale CGT-FSU-SUD BnF