Madame la directrice de cabinet,
L’Intersyndicale CGT-FSU-SUD de la Bibliothèque nationale de France (75% des voix aux dernières élections professionnelles) vous informe que le dialogue social est rompu avec la direction de la BnF et souhaite également vous interpeller concernant la question des effectifs alors que le site de Richelieu rénové s’apprête à rouvrir complétement.
Nos trois organisations syndicales ont décidé de ne plus siéger dans les instances représentatives des personnels faisant le constat d’un « dialogue social » fortement dégradé, si ce n’est inexistant, malgré la multiplication des réunions et des instances auxquelles nous participons.
Des décisions lourdes de conséquences pour le fonctionnement de l’établissement et les conditions d’emploi et de travail des personnels sont ainsi prises à la va vite du fait d’un calendrier resserré et d’une direction qui ne souhaite pas réellement dialoguer.
La réouverture complète du site Richelieu en 2022 à marche forcée
Après plus de dix ans de travaux, ce projet majeur pour la BnF devrait être l’occasion d’une concertation avec les personnels. Il n’en est rien. La direction décide seule, en catimini du futur de Richelieu, sans tenir compte de l’expérience et de l’expertise des personnels et de leurs représentants, et encore moins de leurs avis. Et si la direction, contrainte et forcée par les organisations syndicales, décide de dialoguer avec les agents du site, c’est dans un cadre tellement étroit que la démarche n’est au final qu’un leurre.
Par ailleurs, les représentants du personnel sont convoqués en CHSCT puis en Comité technique dans la précipitation, sur des fonctionnements non encore stabilisés et sommés d’accepter des modifications considérables en termes d’organisation du travail et d’aménagement horaires (notamment travail le dimanche et les jours fériés) qui dégradent fortement la situation des agents. Nous rappelons que la réouverture du site de Richelieu est prévue au second semestre 2022, le temps des échanges est donc largement possible. Malgré cela, les demandes de l’intersyndicale allant dans ce sens ont toutes été rejetées sans aucune recherche de solutions constructives.
Le non-respect du Protocole d’accord de fin de grève de 2016
La remise en cause du protocole d’accord de fin de grève de 2016 est symptomatique du fonctionnement unilatéral de la direction. Cet accord obtenu après de fortes mobilisations des personnels oblige, entre autres, le recrutement en CDI des agents contractuels à temps incomplet sur besoin permanent comme l’autorise la loi et l’incite fortement l’instruction du ministère de la Culture. A l’occasion d’une réunion, la direction a annoncé sa volonté de revenir sur cet engagement contractuel contraignant, garantissant pourtant des avancées sociales pour ces collègues précaires. Cette situation de rupture d’un protocole d’accord de fin de grève est inédite et irrecevable pour nos organisations syndicales.
Des négociations sur le cadre de gestion des contractuels sabordées
La refonte du cadre de gestion des agents contractuels entreprise par la direction s’est déroulée dans des conditions inacceptables et malgré le désaccord, tant sur la forme que le fond, de nos organisations syndicales : calendrier chaotique avec une interruption d’un an puis des ultimes réunions organisées à la hussarde, documents remis en séance, absence de comptes rendus de réunions, projet non soumis à l’avis de la CCP des contractuels de l’établissement, alors qu’il s’agit d’un dossier essentiel pour des centaines d’agents de la BnF.
Le refus d’une expertise CHSCT suite au suicide d’un collègue sur son lieu de travail
On peut ajouter à cette liste non exhaustive de mépris du dialogue social, le refus par la direction de transformer l’audit sur les conditions de travail des magasiniers faisant suite au suicide d’un de nos collègues en 2020 en une démarche d’expertise comme le permet l’article 55 du décret 82-453 relatif à l’hygiène et à la sécurité du travail dans la Fonction publique.
Ecarter le CHSCT d’un audit faisant suite à la mort d’un collègue, alors même que la Délégation d’enquête sur le sujet a montré les manquements de l’administration dans cette tragédie est inacceptable au regard des circonstances.
Pour l’ensemble de ces raisons, l’intersyndicale CGT-FSU-SUD vous alerte, Madame la directrice de cabinet, sur les conditions d’un dialogue social qui ne sont plus réunies et vous demande d’intervenir auprès de la direction de la BnF afin qu’elle respecte, d’une part, le fonctionnement des instances et le dialogue social, et d’autre part, ses engagements contractuels (protocole de fin de grève de 2016).
Un projet trop ambitieux pour le site de Richelieu qui détruit des emplois
Alors que le budget de la bibliothèque pour 2022 n’est pas encore connu, la situation est d’ors et déjà extrêmement tendue. On ne le dira jamais assez, la BnF a perdu plus de 300 postes en 10 ans, ce qui la place malheureusement en tête des établissements du Ministère de la Culture en termes de destructions d’emplois.
En 2018-2019, en raison de la dégradation de leurs conditions d’activités, les agents de la bibliothèque s’étaient fortement mobilisés et une stabilisation des effectifs en 2020 et 2021 avait été obtenue.
Néanmoins, la réouverture du site rénové de Richelieu avec son nouveau musée, ses nouvelles salles de lecture, ses nouveaux services et des amplitudes d’ouverture inédites se fait à moyens constants et nécessite le transfert de 40 postes issus des autres sites, en particulier de la bibliothèque François Mitterrand. La perte de ses emplois sur les sites concernés n’est ni soutenable, ni acceptable pour la BnF et ses personnels.
Non seulement, la surcharge de travail dégrade la santé des agents mais faute de temps et de moyens humains, le traitement des collections patrimoniales se réduit d’année en année et met en danger leurs conservations et leurs communications.
Ajoutons que les destructions de postes concernent en priorité le coeur de métiers de la BnF, à savoir les filières bibliothèque et métiers d’art (relieurs, restaurateurs…).
Alors que le budget 2022 du ministère consacré au secteur du livre et à la lecture est en augmentation, nous vous demandons une attention particulière pour la BnF, 3e plus grande bibliothèque au monde de par ses collections, et d’intervenir favorablement pour le renforcement des effectifs afin de garantir l’accomplissement des missions fondamentales de la BnF. Cela passe, notamment, par l’organisation d’un recrutement direct de magasiniers, fonction qui représente un tiers des suppressions de postes ces dernières années. Il en va du maintien de nos missions et du sort des plus précaires d’entre nous, actuellement démunis face à l’absence de postes ouverts au concours.
Nous vous remercions pour votre attention et vous prions d’agréer, Madame la directrice de cabinet, nos salutations les meilleures.
L’intersyndicale CGT BnF – FSU – SUD Culture BnF
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