Comme il est d’usage en début de mandat, la CGT va rencontrer le nouveau Président de la bibliothèque. C’est l’occasion pour notre organisation de l’interpeller sur les 5 sujets suivants.
En mars dernier, Laurence Engel a déclaré dans la presse que par son non renouvellement à la tête de la BnF, l’exécutif souhaitait donner à la Bibliothèque « un nouveau cap dans une nouvelle donne budgétaire ».
Les personnels de la bibliothèque ne peuvent que s’inquiéter de ces annonces puisque le budget de la BnF a déjà été très largement contraint par des vagues successives de restrictions alors que le périmètre des missions s’est élargie. Rappelons qu’en fin d’année 2023, le ministère de la Culture a dû abonder le budget de près 9 millions d’euros pour combler le déficit. Pour le budget 2024, même si les subventions de l’Etat sont en hausse, elles restent insuffisantes pour le bon fonctionnement de la bibliothèque et les économies sont recherchées dans tous les secteurs. Pire, le budget 2024 a été voté malgré un déficit annoncé de 3,8 millions d’euros, une épée de Damoclès de plus pour l’établissement.
Côté primes, en janvier dernier Laurence Engel s’est engagée à faire de l’obtention de la prime d’ancienneté une priorité alors que cette mesure n’est toujours pas versée aux agents de la bibliothèque faute de crédits suffisants.
Comme vous le savez la BnF a perdu en 10 ans (2009-2019) 304 emplois et les budgets alloués par le ministère ne permettent plus d’assurer pleinement les missions de la BnF dont le périmètre augmente. A titre d’exemple :
Pour ces nombreuses raisons, le renforcement des effectifs est un enjeu fondamental pour la réalisation des missions et les conditions de travail des personnels.
Cette réorganisation a suscité une forte contestation des personnels et de nombreuses grèves auxquelles se sont joints les usagers mécontents de la bibliothèque (comme en a témoigné la pétition en ligne qui a recueilli plus de 16000 signatures ou encore la tribune parue dans Le Monde du 20 juin 2022 signée par plus de 400 personnalités du monde de la recherche et de la culture).
Le dispositif, conséquence du manque de personnels de magasinage (150 postes supprimés depuis 2009), qui instaure une communication directe des documents uniquement l’après-midi constitue non seulement un recul de la qualité du service rendu aux lecteurs et lectrices mais a également des conséquences sur l’organisation du travail des magasinier·ère·s, dégradant ainsi encore plus les conditions de travail de ces personnels.
La dernière enquête sur les conditions de travail en 2023 révèle que 26% des personnels interrogés considèrent que leurs conditions de travail se sont dégradées. Pour 41% des agents, la charge de travail à la BnF est une source de stress (contre 12% en 2011), 59% estiment avoir un rythme de travail élevé et 59% travaillent au-delà de leur cycle de travail. Pour 35%, les évolutions dans l’organisation du travail sont source de stress et 51% estiment que les changements sont mal accompagnés à la BnF, etc.
Grâce à la mobilisation des personnels, des avancées ont pu être obtenues comme par exemple le plan d’action en faveur des magasiniers. Il reste cependant beaucoup à faire, entre autres, la création de bureaux à la lumière du jour pour les magasiniers et des salles de repos en plus grand nombre.
Dans le Schéma directeur immobilier de la BnF, il est question de « l’optimisation et de la valorisation économique » des espaces de la bibliothèque. D’après nos informations, une partie des étages du site François Mitterrand libérée des collections délocalisées dans le futur centre de conservation à Amiens seraient louées à des entreprises privées ou dévolues à des activités de recherche. Cette logique, la bibliothèque la connait déjà avec les locations de plusieurs espaces sur le site de Tolbiac à deux entreprises extérieures, Climespace et MK2 (baux de longue durée), sans parler des locaux perdus aux abords du site Richelieu (le bâtiment Louvois accueillant le département de la Musique, le 61 rue Richelieu, les 2 immeubles de la rue Colbert). N’oublions pas également la vente de Sablé et Bussy dans la perspective d’Amiens et la privatisation des espaces prestigieux du site Richelieu dans le cadre d’actions de mécénat toujours plus nombreuses. La CGT s’est toujours opposée à ce type de privatisation ou de vente des espaces de la bibliothèque, conséquences des difficultés budgétaires de la BnF et de la recherche de fonds propres.
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