Madame la Ministre de la Culture,
La CGT BNF et la CGT Culture souhaitent vous interpeller sur les difficultés persistantes de la Bibliothèque nationale de France qui connaît depuis plusieurs années un contexte social particulièrement tendu. C’est d’ailleurs, l’établissement du Ministère dont les jours de grève sont les plus nombreux que ce soit pendant la mobilisation contre la réforme des retraites en 2023 ou contre les restrictions d’accès aux documents patrimoniaux au détriment des chercheurs qui a durée plus de deux mois en 2022.
Avec ces mobilisations à répétition, ce sont bien les questions essentielles de l’accomplissement des missions, des budgets, de l’emploi et des conditions de travail qui sont en jeu.
Comme vous le savez, après plus de 300 suppressions de postes depuis 2010 et alors que le périmètre des missions s’est élargi (entre autres, ouverture élargie du site de Richelieu rénové, dépôt légal numérique à venir, préparation des collections et du déménagement pour le futur site de conservation d’Amiens), le renforcement des effectifs est un enjeu fondamental tant pour la réalisation des missions que pour les conditions de travail des personnels. Pour mémoire, en 2022 la réorganisation du service public en rez-de-jardin était la conséquence directe du manque d’effectif.
Nous réclamons la création d’emplois et le relèvement du plafond d’emploi. Afin d’anticiper les nombreux départs à la retraite des prochaines années, il est urgent d’ouvrir des concours et des examens professionnels dans toutes les filières professionnelles, notamment pour la filière des métiers d’art dont on déplore les baisses d’effectifs importantes qui mettent en danger la préservation des collections de la bibliothèque et les savoir-faire.
Revendication portée par les personnels mais trop longtemps rejetée par l’administration, l’organisation d’un concours interne de magasiniers de bibliothèque en 2023 est une avancée significative. Toutefois, l’insuffisance du nombre de postes ouverts (seulement 20 postes sur liste principale) ne permettra pas de reconstituer les équipes de façon durable (133,1 ETPT de magasiniers supprimés depuis 2010) et améliorer les conditions de travail. Ces objectifs peuvent être atteints si la liste complémentaire du concours est appelée de façon maximale.
Le décrochage indemnitaire de la BnF par rapport à l’ensemble du ministère devient alarmant. Les mesures de rééchelonnement de l’IFSE pour les agents titulaires ayant dix ans et plus d’ancienneté pratiquées au sein du Ministère de la culture ne sont toujours pas mises en œuvre à la BnF faute de crédits suffisants. Les établissements publics sur le Titre 3 comme le Musée du Louvre, le Château de Versailles ou le Centre des monuments nationaux ont pu appliquer ce dispositif en mobilisant une partie de leurs ressources propres, ce qui ne peut être le cas à la BnF au regard de la faiblesse de celles-ci. Le CIA versé annuellement est lui aussi inférieur en raison de marges budgétaires contraintes.
Pour certains agents, les manques à gagner sont significatifs et cette situation qui perdure entretient les mécontentements au sein de l’établissement. A terme, le risque de réduction des mobilités entrantes à la BnF est réel et le principe d’égalité de traitement est remis en cause. Cette situation est socialement inacceptable et compromet l’attractivité de l’établissement.
L’ensemble de ces difficultés témoigne des tensions budgétaires de la bibliothèque. Contrairement à d’autres établissements publics du Ministère de la culture, la BnF ne bénéficie pas de ressources propres importantes et dépend presque exclusivement des crédits de l’Etat. C’est pourquoi, il est inadmissible, lorsque le gouvernement décide d’augmenter le point d’indice en cours d’année et donc les salaires, que les tutelles ne compensent pas entièrement cette hausse non prévue au budget initial (+ d’1 million d’euros non pris en charge) et contribuent ainsi à dégrader encore davantage la situation de l’établissement.
L’augmentation de la subvention pour charge de service public, y compris la masse salariale, est par conséquent indispensable. C’est la condition pour maintenir l’accomplissement des missions à un niveau d’expertise reconnu nationalement et internationalement. C’est un enjeu majeur pour la CGT.
C’est pourquoi nous demandons à vous rencontrer dans les prochains jours.
Ne doutant pas de l’attention que vous porterez à ce courrier, nous vous prions d’agréer, Madame la ministre de la Culture, l’expression de nos salutations syndicales les meilleures.
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