En mars dernier, la direction annonçait que Bruno Racine avait proposé à l’artiste américain Joseph Kosuth, la conception d’une œuvre monumentale et pérenne au sommet des quatre tours de Tolbiac consistant en la reproduction d’une citation du philosophe Michel Foucault en lettres de néon blanc pouvant mesurer jusqu’à 2,7 mètres de haut. La semaine dernière, lors de la dernière Nuit blanche, on a pu voir une préfiguration de la création de Kosuth, c’est-à-dire les trois premiers mots de l’œuvre, une minuscule portion de la citation de Foucault (qui comprend près de 60 mots). Le montage est semble t-il prévu jusqu’en 2013.
Lors de l’annonce de cette opération, la CGT s’était légitimement interrogée sur les objectifs du projet et exprimait les plus vives craintes sur son financement, essentiellement issu du mécénat : ICI. Le budget total était estimé à 1,4 M€ constitué principalement par le coût de l’œuvre elle-même, soit 830 000 €, plus les frais d’installation de l’ordre de 480 000 €. En mars dernier, la direction ne disposait que d’un premier financement de 70 000 € de la Fondation EDF couvrant seulement 5 % de l’ensemble de l’opération. Nous avions alors obtenu que faute de réunir le budget total par le mécénat, le projet serait abandonné.
Depuis rien, aucune information sur le sujet, puis la semaine dernière le début de l’installation. Or, même si selon nos informations, les premiers mots ont trouvé leurs mécènes (près de 10 000 euros la lettre !?), il semblerait que le reste du projet soit entièrement financé par une avance de trésorerie de l’établissement dans l’attente d’hypothétiques mécènes ! C’est déjà ce qui s’était passé pour le « Labo ». Aussi, nous continuons à dénoncer ce projet de communication spectaculaire et coûteux mais il semble que pour le Président Racine, l’art contemporain ne saurait souffrir de quelconques restrictions budgétaires.
Les personnels sont quant à eux priés de « se serrer la ceinture » : moins de fournitures, moins de formations, moins d’imprimantes par agent, des rappels continuels sur la réduction de l’empreinte écologique (une blague à Tolbiac, sans parler de la dépense énergétique de ce scintillant projet !), une maintenance des sites toujours à la baisse (par exemple, le marché de maintenance des ascenseurs ayant été revu, il n’y a plus de technicien présent en permanence sur le site à part pour les ascenseurs du Socle et les délais d’intervention s’en trouvent rallongés), des incessantes rationalisations de bureaux et mutualisations de services (comprenez moins de personnels et une pression toujours plus forte pour ceux qui restent !) et n’oublions pas la dérisoire prime de fin d’année… La liste est longue des économies et « optimisations » pesant sur les personnels. Pour la BnF, le contexte est difficile, voire alarmant, les missions sont mises à mal par les baisses continues de budget depuis cinq ans, les économies drastiques amputent des pans entiers de missions (conservation, acquisitions, etc…) et les suppressions de postes menées au titre de la RGPP détériorent les conditions de travail en renforçant le malaise des personnels. Mais chut ! Rien n’est trop beau pour l’art contemporain.
► C’est pourquoi, la CGT demande à la direction, dans un souci d’information transparente vis à vis des agents, le prix de l’opération Kosuth, la part prise en charge par le mécénat et la part consentie par l’établissement. Nous demandons aussi de connaître le coût de la dépense énergétique et de la maintenance de l’œuvre une fois installée.
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