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Il aura fallu une dizaine de chutes, essentiellement des suicides dont deux collègues magasiniers, pour que la direction réagisse en dressant des barrières grillagées autour du jardin central de la BnF et des rues jardin.
Cette installation répondait à la fois à l’urgence de la situation et aux rapports compliqués entretenus avec l’architecte Dominique Perrault qui détient un droit moral concernant toutes modifications architecturales du site qui pourraient dénaturer son oeuvre (art L. 121-1 du CPI).
Un dispositif pérenne, fruit d’un accord avec Dominique Perrault a donc été présenté en CHSCT. Il s’agit de parois vitrées venant renforcer les garde-corps en les surélevant de 2m50.
Rappelons qu’en 2017 un projet similaire était en passe d’aboutir puis « abandonné pour des raisons tout à la fois architecturales et budgétaires » d’après Médiapart. Il aura fallu deux nouveaux suicides, une jeune fille en 2019 et un collègue en 2020 pour que le dossier soit finalisé.
La CGT néanmoins s’interroge concernant le coût de ce dispositif qui a plus que doublé entre le projet de parois vitrées proposé par la BnF en 2017 évalué à 3 millions d’euros et le dispositif final issu du cabinet Perrault qui s’élève à 7,4 millions d’euros. La CGT s’interroge également concernant les fonds versés au Cabinet Perrault pour effectuer une étude de faisabilité du dispositif car non seulement ce dernier n’a pas repris les travaux de la BnF mais a diligenté sa propre étude pour un montant de 55 000 euros, somme qui au final s’élève à 140 000 euros. A cela s’ajoute une première assistance à maîtrise d’ouvrage de 24 000 euros payée par la BnF en 2017.
Ces mesures gouvernementales sont mises en place pour répondre à l’augmentation du prix du gaz et de l’électricité. La CGT à l’inverse réclame le blocage des prix et un plan ambitieux de rénovation thermique des locaux.
La CGT a dénoncé les passoires thermiques que constituent les bâtiments de la BnF y compris le site de Richelieu pourtant tout juste rénové (absence de double vitrage sur l’ensemble des fenêtres en façade, chauffage électrique dans un certain nombre de bureaux, éclairage en magasins impossible à éteindre, etc.).
Les principales mesures (à partir du 2 novembre) :
La CGT s’est inquiétée des espaces difficilement chauffables comme les salles de lecture dont les plafonds sont particulièrement hauts, les bureaux d’angle dans les tours, le hall EsT… La direction répond que le chauffage dans ces espaces pourra être modulé.
La CGT est très réservée sur ce point d’étape. Celui-ci ne parle à aucun moment de l’organisation du travail des magasiniers ou des effectifs, ni de la façon dont l’activité a été fortement spécialisée sur le site de Tolbiac entre communication des collections versus conservation. Cette organisation qui s’apparente à du taylorisme n’existe pas sur le site de Richelieu où les magasiniers assument l’ensemble des tâches. C’est ce qui fait la richesse du métier.
Pour le cabinet d’audit, il faut :
> En résumé, faire abstraction de l’organisation du travail et des suppressions de postes qui ont massivement touchées les magasiniers (1/4 des effectifs ont disparu), c’est au final se satisfaire de modifications trop marginales et largement insuffisantes.
La CGT est revenue sur les difficultés d’organisation du travail générées par la réforme de la communication des documents aux lecteurs : planning morcelé et haché, postage systématique sur certaine portion de la journée, temps de travail interne réduit et désorganisé, situation similaire pour les chantiers… Ces difficultés sont renforcées par le sous-effectif et des applications informatiques de communication au fonctionnement instable.
> Des espaces de repos et des accès en extérieur dans les rues jardin
Début 2022, 4 espaces de repos au niveau A1 avec des accès dans les rues jardin ont été livrés avec du mobilier dédié, ceci afin de pouvoir faire des pauses à la lumière du jour ou bien en extérieur en particulier pour les collègues qui travaillent dans le socle. Dans les tours, 3 salles de pause pour les personnels sont disponibles, ce qui reste toutefois insuffisant. Il aura fallu attendre 6 ans pour que ces points inscrits dans un protocole de fin de grève signé avec l’administration soient réellement effectifs. C’est long, beaucoup trop long.
> Des espaces de travail en lumière du jour
Ces espaces dédiés à des chantiers sont désormais identifiés mais ne comptent que quelques postes de travail pour les personnels de magasinage.
Vote : quelques améliorations mais face à la faiblesse du dispositif et en l’absence de données chiffrées, l’ensemble des organisations syndicales s’est abstenu.
La CGT a par ailleurs souhaité savoir si l’administration allait bien tenir ses engagements de créer des locaux de travail en lumière du jour dans les tours lorsque des espaces seront libérés par la création du site d’Amiens. La direction le confirme.
> Station TAD, risque de 6 sur une échelle de 7, des améliorations en vue
Il y a quelques années, la CGT avait déjà obtenu des aménagements dans ces espaces de travail (amélioration de l’éclairage, réduction du bruit, travaux de peinture) utilisés pour la communication des documents via le système automatisé de transport. Suite aux négociations sur l’amélioration des conditions de travail, résultat des mobilisations des personnels de ces dernières années, l’ergonomie des stations TAD va être revue.
L’étude réalisée sur les contraintes posturales à partir d’un outil d’évaluation des conditions de travail (grille RULA) a en effet conclu à un niveau de risque de 6 sur une échelle de 7. Le processus d’amélioration sera néanmoins long avec la livraison d’un prototype en septembre 2023 puis la modification de l’ensemble des stations en activité en 2024.
S’il est toujours difficile de faire admettre à l’administration qu’elle a des responsabilités envers les prestataires extérieurs en terme de conditions de travail, on peut dire que pour une fois la direction a fait le nécessaire (là aussi ce fut néanmoins très long) et la CGT s’en félicite. Les locaux ont été réaménagés et refaits à neuf : vestiaires, espaces de stockage, sanitaires et douches, salle de réunion.
Sans l’intervention de la CGT lors d’un précédent CHSCT, ces plans de réaménagement, qui ont un fort impact sur les conditions de travail des agents, auraient été élaborés sans les premiers concernés.
La CGT salue ce travail collaboratif :
Vote pour : 4 CGT, 3 CFDT, 1 FSU. Abstention : 1 SUD
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