Madame,
La CGT BnF et la section SUD Culture Solidaires de la BnF déposent un préavis de grève couvrant l’ensemble du personnel de la Bibliothèque nationale de France, pour le vendredi 8 mars 2024, du début à la fin du service.
Ce préavis de grève s’inscrit dans le cadre de la journée internationale de lutte pour les droits des femmes et vise plus particulièrement à :
- créer les conditions d’un égal accès aux métiers et aux responsabilités professionnelles ;
- continuer à supprimer les situations d’écarts de rémunération et de déroulement de carrière ;
- prendre en compte la santé des femmes, en particulier les difficultés liées aux cycles menstruels et hormonaux ;
- mieux accompagner les situations de grossesse, la parentalité et l’articulation des temps de vie professionnelle et personnelle des femmes et des hommes ;
- renforcer la prévention et la lutte contre les violences sexuelles, le harcèlement et les agissements sexistes.
Ce préavis de grève s’inscrit également dans une démarche de long terme portant sur des revendications spécifiques à la Bibliothèque nationale de France, reprenant à la fois des revendications pour lesquelles les réponses apportées n’ont pas été suffisantes, et sur la création de nouveaux droits :
- pour une prise en compte des problèmes liés aux règles douloureuses, à l’endométriose, à la ménopause et à la santé hormonale, nous revendiquons l’extension des journées dites de « maladies sans justificatif » ainsi que des solutions adaptées telles que lieux de repos et la mise à disposition dans les toilettes de protections périodiques gratuites, biologiques et de qualité ;
- pour que soit enfin décliné à la Bibliothèque nationale de France le protocole d’accord relatif à l’égalité professionnelle entre les Femmes et Hommes du Ministère de la Culture, signé par nos organisations syndicales en novembre 2018, et pour que cette déclinaison soit présentée aux instances de l’établissement ainsi qu’au personnel avant la fin de l’année 2024 ;
- pour un nouveau travail de repérage des inégalités professionnelles à la BnF et la mise en place d’un système de rattrapage pour les agents titulaires et les agents contractuels. En effet si les inégalités salariales et professionnelles entre les femmes et les hommes ont régressé à la BnF du fait de l’action des organisations syndicales, la situation peut encore être améliorée ; cela doit passer par un plan d’action pluriannuel comme le prévoit le décret n° 2020-528 ;
- pour une meilleure prise en compte des interruptions de grossesse qu’elles soient médicales, volontaires ou accidentelles, nous demandons la création d’une nouvelle autorisation d’absence exceptionnelle de 5 jours, pour la personne concernée et son ou sa conjoint.e et étendre cette durée aux droits existants pour le décès d’un proche ;
- pour les parcours de parentalité tels que l’adoption ou les parcours PMA, nous demandons à ce que l’autorisation d’absence exceptionnelle soit revue pour intégrer tou.tes les conjoint.es. ;
- pour que les signalements des violences sexuelles, de harcèlement et les agissements sexistes fassent l’objet d’un véritable suivi régulier, que les mesures décidées soient suivies sur le long terme auprès des victimes, et qu’aient lieu des enquêtes approfondies et des saisines systématiques des différentes autorités ministérielles pour mener à bien les procédures réglementaires, dont la mise en œuvre de la protection fonctionnelle pour les victimes. Il convient aussi de renforcer la lutte contre les ambiances sexistes au travail ;
- pour qu’un travail de sensibilisation au repérage, mais aussi à l’accompagnement des victimes de violences conjugales soit mis en place dans notre établissement, en leur accordant notamment des autorisations spéciales d’absence pour leur permettre d’effectuer toutes les démarches nécessaires. Il convient aussi de prendre des mesures protectrices dans le cadre du télétravail ;
- pour des formations et de la sensibilisation à la santé menstruelle et hormonale (règles, ménopause…) en parallèle aux formations contre les VSS et discriminations de genre.
Nous restons à votre disposition, comme le prévoit la réglementation, pour ouvrir des négociations, et nous vous adressons, Madame la Présidente, l’expression de nos sincères salutations.
L’intersyndicale CGT-SUD BnF