
Au mois de février, à l’issue du premier comité interministériel de la transformation publique, le Premier ministre et le ministre de la Fonction Publique n’ont eu pour seules annonces qu’un plan de suppression de 120 000 postes de fonctionnaires, l’instauration à grande échelle de la précarité via la contractualisation, l’individualisation à outrance de la rémunération…
Que de mépris pour les fonctionnaires ; que de mépris pour les missions qu’ils exercent et pour l’ensemble de la population.
Y-a-t-il trop de fonctionnaires, alors que les salariés des EPHAD ont lancé un mouvement de grève inédit et massif, réunissant à la fois personnels, directions et usagers pour exiger de la dignité non seulement pour leur travail, mais principalement pour les personnes âgées qu’ils accueillent. En France, on ne compte qu’un agent pour dix patients, contre un pour un dans les pays scandinaves.
Y-a-t-il encore trop de fonctionnaires, lorsque les personnels de la pénitentiaire sont en grève pendant plus de 12 jours pour exiger de meilleures conditions de travail et la reconnaissance des classifications. Revendications permettant d’accroitre les chances de réinsertion pour les détenus et une meilleure assurance de sécurité pour tous.
Y-a-t-il toujours trop de fonctionnaires, dès lors que le nombre d’enseignants est en chute libre dans le budget 2018, que la fermeture de classes et l’absence de cours pour les élèves se multiplient sur l’ensemble du territoire. Quel avenir pour notre jeunesse si ce n’est aller à l’encontre de leur émancipation individuelle, de la réussite collective et économique du pays ?
Y-a-t-il trop de services publics, lorsque le combat des cheminots porte l’intérêt général ?
Nous pourrions multiplier la liste à l’infini.
La CGT n’oppose pas privé et public comme le gouvernement s’y complait, honteusement. Vieille pratique politique que de dresser les salariés, les citoyens les uns contre les autres. Les fonctionnaires sont des salariés exerçant des métiers, dotés de qualification, de savoir-faire et de compétences. S’ils ont un statut c’est parce qu’ils œuvrent aux services de l’intérêt général et non d’un actionnaire.
Les services publics sont notre bien commun à destination de tous les citoyens, sans distinction sociale ni géographique. Les services publics sont garants de solidarité, d’équité, d’égalité d’accès et de traitement pour tous, ils favorisent le lien social.
Enquête après sondage, la population plébiscite les services publics et ses missions. Ils sont 75% à vouloir plus de proximité et de fonctionnaires notamment dans les zones rurales défavorisées.
La reconquête de la démocratie est en jeu
Dans son discours gare de Lyon en soutien aux cheminots en 1995, Pierre Bourdieu avait saisi toutes les problématiques encore d’actualité aujourd’hui : « Cette noblesse d’État, qui prêche le dépérissement de l’État et le règne sans partage du marché et du consommateur, substitut commercial du citoyen, a fait main basse sur l’État. Elle a fait du bien public un bien privé, de la chose publique, de la République, sa chose. Ce qui est en jeu, aujourd’hui, c’est la reconquête de la démocratie contre la technocratie : il faut en finir avec la tyrannie des « experts », style Banque mondiale ou FMI, qui imposent sans discussion les verdicts du nouveau Léviathan (les “marchés financiers”), et qui n’entendent pas négocier mais “expliquer”. Il faut rompre avec la nouvelle foi en l’inévitabilité historique que professent les théoriciens du libéralisme. »
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