Alors qu’a éclaté cet automne le scandale des « Paradise papers », la Fédération CGT des finances souhaite pointer quelques faits qui méritent qu’on s’y arrête.
Les journalistes qui ont révélé le scandale estiment à 350 milliards le manque à gagner pour les États. Mais les mesures prises pour endiguer le phénomène tiennent plus de la posture que d’une volonté réelle de lutte contre l’évasion fiscale.
Ainsi, depuis son arrivée, le gouvernement français fait le choix de prendre d’une main aux plus fragiles ce qu’il distribue de l’autre aux plus fortunés : d’un côté, baisse des APL, augmentation de la CSG pour les retraités, casse du Code du travail, suppression des services publics ; de l’autre, baisse de l’ISF, de la taxation des revenus du capital et de l’impôt sur les sociétés, augmentation des niches fiscales comme le CICE… Il y a là matière à s’interroger !
Il résulte de ces choix que le modèle social tel que nous le connaissons encore est en cours d’effondrement car ni les services publics, ni la protection sociale ne seront bientôt plus finançables : les budgets des États (qui tolèrent l’optimisation fiscale et la fraude) n’étant pas infinis.
Il est urgent de prendre des mesures réelles contre l’opacité bancaire, d’adopter une politique de sanctions dissuasive et de mettre en place de nouveaux mécanismes législatifs efficaces.
Pour l’instant le constat est amer : les orientations gouvernementales prévoient 2 500 suppressions de postes à la Banque de France, autorité prudentielle de contrôle, d’ici 2020. À Bercy, plus de 30 000 emplois ont déjà été supprimés en dix ans.
La création de 20 000 postes aux finances publiques et aux douanes représente 1,5 milliard d’euros par an. La fraude et l’évasion fiscale, elles, atteint 100 milliards d’euros par an.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes et démontrent l’urgence d’un changement de cap !