Suite à notre article paru le 6 janvier sur notre blog (ici), la Direction de la BnF s’emploie à justifier la fin du second exemplaire du dépôt légal et n’hésite pas à énoncer contre-vérités et faux arguments en particulier dans la presse (ici).
Rappel : en novembre 2012, la BnF décide de réduire le nombre d’exemplaires déposés à la bibliothèque par les éditeurs (1 au lieu de 2) et de ne plus redistribuer le 2e exemplaire à des bibliothèques conventionnées sur tout le territoire à partir du 1er janvier 2015. Ainsi, entre le 10 décembre 2014 et le 12 janvier 2015, ces ouvrages ont été systématiquement détruits.
► Sur le fait d’avoir consulté les bibliothèques partenaires
Selon la BnF, les bibliothèques attributaires du second exemplaire auraient été consultées et associées à cette réforme. FAUX.
Les 58 établissements ont appris par un simple courrier en janvier 2013 la fin de la redistribution au 1er janvier 2015. La BnF a pris cette décision seule et de manière unilatérale, même le Ministère de la culture a été mis devant le fait accompli et obligé de rédiger la modification du Code du patrimoine nécessaire à cette réduction. Ce qu’il a tardé à faire, d’où la situation ubuesque actuelle : que faire des dépôts qui ne sont plus redistribués ?
► Sur les raisons avancées justifiant cette réforme
La BnF avance plusieurs raisons dont celle du développement du dépôt légal numérique des livres. FAUX.
Les éditeurs ont la possibilité de remplir leur déclaration de dépôt légal sur l’application Extranet mais le dépôt des livres numériques est encore en phase expérimentale et très loin de remplacer le second exemplaire.
Selon la BnF, les éditeurs rechigneraient à déposer deux exemplaires papiers plus les fichiers numériques pour des raisons de coût. Il faut savoir que le nombre de dépôts pour l’année 2014 a encore battu un record avec plus de 80 000 titres nouveaux (soit environ 120 à 130 mille volumes reçus) et les dépôts numériques restent anecdotiques puisque la BnF n’est pas encore capable de gérer ces fichiers.
Par ailleurs quand la Directrice générale parle de « contrainte du dépôt légal », on peut s’interroger ! Cette réglementation a permis l’enrichissement des collections nationales et leur redistribution sur le territoire en faveur de la lecture publique et du développement de la politique documentaire partagée. Le dépôt légal n’est pas une contrainte mais une des missions patrimoniales fondatrices de la Bibliothèque nationale.
La vérité est que la BnF a décidé cette réforme pour réaliser des économies (suppression du service s’occupant de la redistribution nationale soit 10 personnes, envois postaux, etc.). Quant à sa mission d’animation de la politique nationale de coopération documentaire, la Direction ne s’en soucie guère et encore moins de l’embarras des bibliothèques partenaires.
► Sur le pilonnage des ouvrages
La BnF assure qu’elle n’a pas pilonné les seconds exemplaires non redistribués. FAUX.
Une note de service du 12 décembre 2014 précise le circuit du pilonnage mis en place quelques jours auparavant. Ce pilonnage ne cessera que le 12 janvier, remplacé par un stockage des 2e exemplaires. En attendant, c’est plus de 3000 ouvrages qui ont été détruits alors même que le code du patrimoine n’a pas été modifié.
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