Malgré son titre ronflant « Confiance, partage, innovation », ce 2e contrat, se résume à un arsenal de mesures restrictives visant, d’une part, à répondre aux coupes budgétaires et, d’autre part, à trouver des financements privés, quitte à brader le patrimoine commun. Dès lors, il s’agit plus de gérer la pénurie que de construire un projet cohérent et ambitieux pour maintenir et développer les missions de notre établissement.
Sous le précédent contrat de performance (2010-2013), la BnF a subi une baisse de 9,5 millions d’euros des subventions de l’Etat. Dans le même temps, les effectifs ont été réduits de -231 personnes (-179 ETPT). Pour faire face à ces restrictions budgétaires, l’établissement a entrepris une recherche « systématique d’optimisation et d’économies » s’attaquant à la fois aux missions cœur de métier (acquisitions, catalogage, conservation, services au public) et aux fonctions supports (administration, informatique, maintenance, sûreté). Les derniers cadrages budgétaires pour 2014-2015 confirment cette tendance désastreuse et la BnF va continuer à réduire son personnel, baisser les périmètres de marché de maintenance et de service, décaler des projets…
Le contrat de performance se concentre d’abord sur les missions statutaires de la BnF. L’objectif 1 s’engage à garantir l’accès aux collections de la bibliothèque, aujourd’hui et demain et l’objectif 2 propose de partager les richesses et les savoir-faire de la bibliothèque. Derrière ces titres un peu ampoulés, il s’agit tout simplement d’assurer les missions de l’établissement, rien de bien nouveau ! Or les coupes budgétaires ont touchées durement les cœurs de métier. Pour rappel : 5,8 millions d’euros de crédits pour les acquisitions courantes en 2014 contre 8 millions en 2011 et 2,3 millions pour la conservation contre 3,2 en 2010. On voit mal dans ces conditions comment accomplir les missions traditionnelles tout en conduisant des missions nouvelles (dépôt légal de l’internet, numérisation…) !
Mais c’est surtout l’objectif 3 qui révèle toute la philosophie du contrat : optimiser les ressources de la bibliothèque au service de ses missions fondamentales. Comprendre que la masse salariale, et donc le nombre d’agents, continuera d’être une variable d’ajustement pour gérer les « contraintes budgétaires » ou comme le dit benoitement le texte « adapter la politique RH au nouveau contexte ».
Autre expression clé de cette troisième partie, la « maîtrise des dépenses » par la mise en œuvre des chantiers « d’économies » lancés fin 2012 qui devront être accélérés et menés à terme : attaques sur les missions traditionnelles (dépôt légal, catalogage, conservation…), perte d’une partie du patrimoine immobilier (fin de Louvois, transfert de toujours plus de collections vers Bussy). Enfin, le contrat « vise un niveau accru de ressources propres » en commercialisant ce qui est pourtant le bien commun (les collections numérisées) et en renforçant le mécénat. Les ressources commerciales doivent aussi progresser de « façon importante afin de contribuer à l’équilibre budgétaire de l’établissement ».
La CGT-BnF dénonce ce contrat de performance et ses objectifs, comme elle l’avait fait pour le précédent, car il est contraire à l’esprit du service public et aux missions de la BnF. Elle alerte depuis de nombreuses années sur la contradiction à engager de nouveaux projets avec des budgets et des effectifs en diminution. Les engagements de ce contrat se feront par une productivité accrue des agents au détriment de la qualité et des conditions de travail.
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