Dans ce compte-rendu CGT du CHSCT du 28 février 2019 :

1. 1. Richelieu (nouveau départ de feu, nouvelles fuites, conditions de travail…)
   2. COMRAO (application de réservation en ligne des documents des départements spécialisés)
   3. Dispositif d’alerte et de traitement du harcèlement
   4. L’accompagnement des agents en situation de handicap

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1. Richelieu

Le directeur des collections, directeur général par interim a montré sa volonté de clore rapidement le sujet Richelieu. 

Départ de feu et fuites, sécurité du site : la CGT a dénoncé de nouvelles infiltrations d’eau (le 11 fév. aux Manuscrits, le 13 fév. aux Estampes) et un nouveau départ de feu (le 31 oct. 2018) dans la zone en activité. La fuite d’eau découverte le 13 fév. provient d’une armoire de climatisation (défaut d’étanchéité) et celle du 11 fév. n’est toujours pas expliquée, quant au départ de feu de la Cour d’honneur, l’enquête a confirmé qu’il s’agissait d’une intervention de découpe effectué par un sous-traitant sous l’autorité de l’OPPIC (l’opérateur des travaux du ministère) sans qu’aucun permis feu n’est été déposé. Des rappels sont adressés à l’OPPIC afin de mieux encadrer les équipes intervenantes. La CGT a dénoncé ces dysfonctionnements graves.

L’audit sur les toitures et les façades : l’OPPIC a reçu un rapport, il est en cours d’analyse. La Direction espère que les travaux puissent être réalisés avant la réouverture.

Toujours des dysfonctionnements :

• Monte charge : un seul monte charge dessert la zone en activité et celui-ci tombe régulièrement en pane (6pannes en 2 mois)générant d’importantes difficultés (circulation des agents et des collections, livraison de matériels, etc.). Il va être renforcé et aménagé pour éviter les arrêts et les défauts de portes seront corrigés cette année).
• S’éclairer correctement, respirer normalement : après plus de deux ans d’attente, les luminaires des bureaux des Estampes devraient être améliorés et les fenêtres des MMA pourront enfin s’ouvrir permettant aux agents de respirer correctement (les commandes de fenêtres ont été passées). Toutefois, les personnels devront s’armer de patience car le calendrier des travaux s’étend jusqu’à fin 2020.
• Restaurant des personnels : suite à la pétition des agents et de la CGT de l’automne dernier concernant la cantine de l’INHA (mauvaise qualité et multiples dysfonctionnements), la BnF va se tourner vers l’INHA (gestionnaire de la cantine) pour suivre la finalisation du nouveau marché. La fermeture du restaurant du personnel cet été devrait cette fois-ci être anticipée et des solutions de remplacement pourraient être trouvées avec le restaurant du personnel du ministère.
• La restauration de la salle des Manuscrits et de la Galerie Auguste Rondel suite aux fuites des années précédentes n’est toujours pas à l’ordre du jour pour une question de prise en charge des coûts.

Le musée et la Salle ovale : la CGT a rappelé l’importance de traiter le quadrilatère dans son ensemble et non espace par espace comme l’impose la Direction. A la demande de la CGT, un CHSCT exceptionnel sur le sujet va être organisé [hors réunion : il se déroulera le 5 avril].

Entre les déménagements de collections et de personnel, la mise en place de COMRAO, le début de la création des UC, la mise en place de la base des prêts, la création d’un musée et l’ouverture d’une salle ovale tout public, le personnel de Richelieu s’épuise et le directeur des collections nouvellement directeur général par intérim semble peu concerné par le sujet.

2. COMRAO (application de réservation en ligne des documents des départements spécialisés)

La CGT insiste sur les difficultés rencontrées par les agents et la surcharge de travail induite depuis la mise en route de COMRAO, cette nouvelle application de réservation en ligne des documents, qui depuis le 3 décembre 2018 concerne tous les départements spécialisés de Richelieu, Arsenal et Opéra.

Cette application est en service alors que pour le moment les UC (unités de conservation) des documents n’ont pas été déployées dans les départements et cela pose le problème des codes-barres des demandes qui sont seulement reliés à un bulletin, et non à un document précis comme à Tolbiac. Depuis sa mise en place, les communications s’effectuent à flux tendus, avec des moments critiques le matin et en fermeture de salle.  Contrairement à ce qui est dit, les départements n’ont pas anticipé l’arrivée de cette application en modifiant leur matrice de planning par exemple.

Pour pallier à cette surcharge de travail, dans certains départements des renforts ont été mis en place, mais sans voir l’effectif des magasiniers renforcé, alors qu’on leur demande toujours plus de travail interne. Dans d’autres, les agents arrivent plus tôt pour être sûr de pouvoir effectuer leur travail avant l’ouverture de la salle. Les difficultés sont aussi du côté des lecteurs peu habitués à se connecter à leur espace personnel, ils n’en connaissent généralement pas les codes d’accès et se trouvent bloqués sans pouvoir réserver leurs documents à distance.

Quelques exemples des difficultés de fonctionnement de COMRAO :

• les mises de côté prennent trop de temps, environ 45 secondes par document
• les imprimantes sont à paramétrer à chaque changement de poste
• les mises de côté se limitent au lendemain ; pour le sur-lendemain, le lecteur doit effectuer sa réservation au préalable en allant sur son espace personnel, dont il n’a souvent pas les codes d’accès ; cela génère des files d’attente, des moments de stress pour les agents et du mécontentement pour les lecteurs
• le problème environnemental car le bulletin est réimprimé autant de fois que de jours de consultation de l’ouvrage, puisqu’il s’agit d’une application journalière
• le trop grand nombre de statuts : les documents peuvent avoir 26 statuts différents !
• le fait de changer de statut génère souvent une nouvelle demande et pose une fois de plus le problème du fait que la demande ne soit pas rattachée au document mais au code barre du bulletin.

Les conséquences : surcharge de travail pour le personnel magasinier qui tous les jours prélèvent et renvoient plus de documents, qui de surcroit pourraient être gardés 5 jours en salle comme par le passé ; possibilités d’erreurs grandissantes en mettant par inadvertance le mauvais bulletin dans le mauvais document ; COMRAO implique de nombreuses manipulations de collections par le personnel et pose la question de la conservation.

Récolement et catalogue : l’installation de COMRAO aurait dû être précédée d’un vaste récolement et d’un chantier d’envergure afin de corriger et améliorer la qualité des catalogues des départements spécialisés (en particulier les interfaces entre notices et unités de conservation). Faute de personnels et de volonté de l’établissement, ce travail n’a pas été réalisé. On en mesure  aujourd’hui les conséquences dont l’impact sur le travail des magasiniers.

La direction propose une réunion de travail sur COMRAO afin de mettre en œuvre des mesures d’améliorations.

3. Dispositif d’alerte et de traitement du harcèlement

Dans la continuité de la note de la Direction générale du 23 mai 2018 pour lutter contre les violences à caractère sexuel ou sexiste, l’administration présente un dispositif d’alerte et de traitement des situations de harcèlement/agression. La procédure de signalement prévoit la création d’une fiche de renseignements que pourront remplir les victimes de violences sexuelles ou sexistes et/ou de harcèlement moral ou sexuel. Cette fiche devra être transmise via une adresse mail nouvellement créée : stopviolences@bnf.fr(pas encore active).

Les remarques de la CGT :

• nous avons interrogé l’administration sur les personnes habilitées à consulter cette adresse mail. Les messages seront directement adressés à la Directrice déléguée aux Ressources humaines avec copie à la direction générale
• nous avons demandé qu’un récépissé soit envoyé aux victimes ayant rempli une fiche de renseignements sur stopviolences@bnf.fr pour leur faire savoir la prise en compte de l’alerte. Ce récépissé pourrait aussi servir de preuve en cas de dépôt de plainte
• sur la forme, nous avons insisté sur l’information des agents concernant ce dispositif d’alerte sans se limiter à Biblionautes
• sur le fond, nous avons demandé d’une part, à ce que le document précise que les agents/victimes pourront se faire accompagner par un représentant du personnel tout au long de la procédure et des entretiens qui pourraient avoir lieu
• d’autre part, alors que le document présenté préconise des mesures d’urgence et conservatoires pour protéger les victimes telle que le déplacement des personnes (agresseur et/ou victime si elle le souhaite), il n’y est pas fait mention de la « suspension ». Trop souvent à la BnF, c’est la victime qui a dû changer de poste. Pour la CGT, la suspension reste une mesure à ne pas écarter d’autant plus que le fait de déplacer un agresseur vers un autre poste où il pourrait recommencer nous paraît délicat surtout s’il n’y a pas de suivi de la part de l’encadrement et de la DdRH
• il nous parait aussi nécessaire que la BnF forme ses personnels sur ces questions. Le Ministère de la Culture, conformément à la Circulaire du 9 mars 2018 relative à la lutte contre les violences sexuelles et sexistes dans la fonction publique, compte se doter en 2019 d’un plan de formation pour les encadrants, les fonctions RH et les représentants du personnel. La CGT demande le même plan de formation
• enfin pour ce qui est du harcèlement moral, la CGT regrette qu’à aucun moment l’administration ne s’interroge sur son propre rôle. L’administration insiste sur la relation entre agents comme fondement de la souffrance au travail mais jamais sur l’organisation du travail, sur les objectifs donnés qui peuvent générer du harcèlement, des dérapages…

4. L’accompagnement des agents en situation de handicap 

La CGT a rappelé que dans leurs rapports annuels d’activité, les médecins de prévention ont plusieurs fois alerté l’administration des difficultés que rencontrent à la BnF les personnels en situation de handicap (déclaré ou non): «Notre pratique professionnelle ainsi que les échanges que nous avons avec le service social et la psychologue, montrent un besoin d’accompagnement des personnes en situation de handicap à la BnF, notamment les personnes en situation de handicap psychique (…) Nous alertons sur le fait qu’il y a à la BnF des personnes psychologiquement fragiles ou fragilisées par certaines situations, et que le risque de décompensation voire de suicide n’est pas négligeable. De plus, la diminution des effectifs réduit la tolérance des agents envers (ces) personnes car la charge de travail est répartie entre les autres collègues qui n’ont plus le temps de s’occuper des plus fragiles ».

La CGT a souligné l’amplification de ces difficultés. Les causes en sont multiples : tensions dans les services du fait de la baisse des effectifs ou des réorganisations, encadrements surchargés ou mal formés à gérer de telles situations, absence de soutien de la part de l’administration, etc. La crise durable de la DdRH amplifie les difficultés de traitement et des lenteurs dans la mise en oeuvre de mesures correctrices.

La CGT asouligné néanmoins l’implication du service social et s’est félicitée de l’arrivée d’un nouveau médecin de prévention afin de favoriser un meilleur suivi de ces collègues. De façon générale, la CGT demande un meilleur accompagnement des personnels en difficulté.