1. Pourquoi l’ouverture à la concurrence est-elle dangereuse ? La CGT est fermement opposée à l’ouverture à la concurrence. Nous réaffirmons que la concurrence n’est pas gage d’efficacité et de développement pour le mode ferroviaire. Les exemples multiples dans d’autres pays le démontrent : l’Angleterre a ouvert à la concurrence en 1993 mais les infrastructures ont été renationalisées en 2002 pour résoudre les problèmes de sécurité et de sous-investissement (l’Etat a dû injecter 30 milliards en 10 ans).
Le règlement européen OSP (Obligation de Service Public), cité à maintes reprises par le gouvernement, n’oblige en rien d’ouvrir à la concurrence. Le gouvernement n’est pas face à une « obligation européenne », mais fait un choix délibéré d’ouvrir à la concurrence.
2. Quel avenir pour les lignes régionales ? Le gouvernement ment en affirmant que sa réforme ne remet pas en cause l’avenir des « petites lignes ». En ne finançant pas les travaux nécessaires sur le réseau et en ouvrant à la concurrence, il se désengage et laisse la responsabilité aux Régions de décider du maintien ou non des lignes locales. Au regard des difficultés financières que rencontrent les régions, cela augure mal du devenir de ces lignes.
3. Allons-nous vers une privatisation de la SNCF ? Le gouvernement préconise le passage du statut d’EPIC, où̀ l’Etat est propriétaire, à̀ celui de « Société Nationale à̀ Capitaux Publics », où l’Etat est actionnaire. En clair, le gouvernement s’offre la possibilité d’ouvrir le capital et ainsi de privatiser la SNCF à court terme. C’est le scenario qui a été appliqué à Air France, France Télécom, EDF/GDF… La CGT exige le retour à une entreprise publique unique et intégrée : la SNCF car la concurrence profite surtout aux actionnaires. Exemple : l’augmentation du prix de l’électricité pour un foyer sur 4 ans a été de +70 euros pour le tarif public et +105 euros pour le tarif privé !
4. Quel avenir pour le transport de marchandises ? Malgré une situation catastrophique après plus de 10 ans d’ouverture à la concurrence dans le transport de marchandises, rien n’est dit sur le Fret SNCF et encore moins proposé pour tendre vers un véritable report du trafic routier vers le rail. Au contraire de toute politique en faveur du développement durable, le gouvernement veut liquider purement et simplement le Fret SNCF au profit de la route avec ses effets néfastes sur l’augmentation de la pollution, l’engorgement routier, les accidents…
5. Le statut des cheminots et la dette de la SNCF. Ce ne sont pas les conditions sociales des cheminots qui sont à l’origine des 55 milliards d’euros de dette du ferroviaire, mais bien le désengagement de l’Etat depuis des décennies > alors que les routes sont financées à 100% par les pouvoirs publics, l’Etat a contraint la SNCF à s’endetter pour payer à sa place. La fin du statut des cheminots ne réglera pas, bien au contraire, les problèmes d’organisation et de cloisonnement des activités qui détériorent la ponctualité et la qualité du transport au quotidien. Pour mémoire, entre 1995 et 2015, la baisse des effectifs des cheminots s’élève à -18,5% alors que l’on assiste à une hausse de la fréquentation de +64,4%. Le statut des cheminots permet une continuité et une stabilité dans le fonctionnement du Service Public. Il permet également un niveau de qualification, de formation initiale et continue pour assurer un haut niveau de technicité et de sécurité.
>>> La CGT des cheminots agit depuis plusieurs années pour la modernisation et le développement du service public ferroviaire ainsi que pour l’amélioration des conditions sociales, de vie et de travail des cheminots, voir le rapport CGT sur internet : « ENSEMBLE POUR LE FER »
>>> Dès aujourd’hui, le processus de destruction doit s’arrêter et des négociations doivent s’engager sur les propositions syndicales pour développer un grand service public ferroviaire utile à la population.
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