► Communiqué CGT-BnF : L’inondation survenue le dimanche 12 janvier 2014, la 5e en dix ans, dans plusieurs magasins du département littérature et arts jette une lumière crue sur ce que la CGT-BNF souligne depuis plusieurs années : les baisses continues de subvention du Ministère de la culture, moins 10 millions d’euros en 3 ans (2010-2013), ont des conséquences graves pour nos missions en mettant en péril les collections dont la bibliothèque a la charge et aggravent les conditions de travail des agents.
Ces baisses obligent la direction de la BnF à décaler d’année en année des projets pourtant essentiels au bon fonctionnement des différents sites de la bibliothèque voire à les abandonner purement et simplement. Si l’établissement a changé l’ensemble du réseau principal d’alimentation en eau par des tuyaux en fonte, il n’en a pas été de même, faute d’argent, pour une partie du réseau secondaire qui est resté en PVC.
A cela s’ajoute une réforme coûteuse et inutile d’une partie de la bibliothèque d’étude à Tolbiac d’un montant total de 5,4 millions d’euros, somme qui aurait pu être affectée à la sécurité des collections. La direction a fait ce choix en dépit des avertissements répétés des services et des organisations syndicales.
C’est bien le contexte budgétaire défavorable et les choix politiques et non la maintenance qui sont en cause.
► Une direction fébrile : la direction de l’établissement ne brille pas par la transparence des informations qu’elle délivre sur le sujet.
Celle-ci, prise de court par l’importance du sinistre, minimise les dégâts en délivrant des informations en deçà de la réalité et en imposant le silence à tout agent qui communiquerait sur ce sujet via les réseaux sociaux.
Selon les chiffres donnés au CHSCT exceptionnel du mardi 14 janvier 2013, la canalisation en PVC qui s’est rompue a déversé 25 m3 sur quatre niveaux de magasins dont il a fallu extraire 840 mètres linéaires de collections ce qui correspondrait à plus de 35 000 ouvrages. Dès lors, on peut s’interroger sur le chiffre de 10 000 ouvrages détériorés avancé par la direction.
Il faudra des mois pour réparer l’ensemble des dégâts : déshumidification des magasins, travail sur les collections endommagées et pour longtemps incommunicables, remise en rayons…
C’est l’occasion pour nous de souligner la réactivité et le dévouement des équipes, preuve de l’attachement des agents aux collections et plus largement à l’établissement.
► La responsabilité partagée du Ministère de la culture : en imposant une politique de baisse des subventions et de développement des ressources propres aux établissements publics, le Ministère de la culture porte une part de responsabilité dans ce qui vient de se passer.
Au lieu de s’enthousiasmer pour une pétition qui demande l’extension des horaires d’ouverture des bibliothèques, la Ministre serait plus inspirée en nous donnant les moyens nécessaires pour fonctionner correctement.
C’est la raison pour laquelle la CGT-BNF se bat sans relâche contre cette politique irresponsable.
Elle exige maintenant du Ministère de la culture un arrêt immédiat des baisses de subventions (-2,3 millions pour 2014) et un abondement du budget 2014 pour faire face aux dépenses occasionnées par cette catastrophe.