Monsieur le Président,
Avec sa proposition de budget pour 2026, le gouvernement annonce de nouvelles attaques contre les agent.e.s de la fonction publique avec des baisses de budget et des milliers de suppressions de postes ainsi que la poursuite du gel du point d’indice (salaires), le maintien du jour de carence en cas d’arrêt maladie et de l’indemnisation à 90% au lieu de 100%.
A la BnF et dans la poursuite des politiques austéritaires ciblant les services publics, le projet de loi de finances 2026 prévoit à nouveau des suppressions de postes (-14 ETP) et une baisse de la subvention pour charge de service public (-1,6 millions). Ces annonces sont désastreuses pour les personnels et la réalisation de ses missions de service public.
En conséquence, l’intersyndicale CGT-FSU-SUD Culture de la BnF dépose un préavis de grève pour l’ensemble des agent.e.s de la BnF du 19 novembre au 31 décembre 2025 afin de porter les revendications suivantes :
- le refus de toutes nouvelles suppressions d’emplois et la fin des gels de postes. Alors que le périmètre des missions ne cesse de croître, il faut au contraire renforcer les effectifs par des emplois pérennes. L’établissement doit demander de façon régulière et significative des ouvertures de postes aux concours dans toutes les filières professionnelles à la hauteur des besoins et en premier lieu dans les filières qui ont subi des suppressions de postes massives (magasiniers-ières et métiers d’art). Alors que les départs à la retraite des fonctionnaires augmentent (environ 40 à 50 par an), la BnF a demandé seulement 18 ouvertures de postes au concours en 2024 et 12 en 2025
- l’augmentation notable de la subvention pour charge de service public afin de prendre en compte l’ensemble des besoins de fonctionnement et d’investissement. Les politiques d’austérité menées depuis 15 ans ont fragilisé l’accomplissement des missions de la bibliothèque et les coupes budgétaires concernent tous les secteurs
- la revalorisation de la prime de fin d’année en améliorant son positionnement social
- l’application des mesures ministérielles de revalorisation des primes. Pour les agent.e.s titulaires répondant aux critères des dix ans d’ancienneté dans la Fonction publique, nous réclamons une égalité de traitement avec les agent-e-s du Ministère de la culture qui ont bénéficié fin 2021 d’une revalorisation de leur prime de +500 à +1500euros/an en fonction de leur ancienneté, ce qui nécessite un abondement de crédits supplémentaires de la part du ministère de la Culture (1,6 millions) afin que cela soit enfin mis en œuvre à la BnF
- la revalorisation des grilles de rémunération des agents contractuel.le.s et l’homogénéisation de la durée des contrats de durée déterminé à 3 ans minimum renouvelables directement en CDI
- la mise en œuvre de la feuille de route des Métiers d’art. La BnF n’a que trop tardé à s’intéresser à cette filière en voie de disparition faute de recrutements, il est urgent de combler les importants départs à la retraite (plus de 20 départs d’ici 2026) avec l’ouverture de postes au concours significative. L’amélioration des évolutions de carrières, l’organisation des activités et les espaces de travail doivent également être pris en compte
- des mesures pour l’égalité femme/homme avec la mise en œuvre du Plan interministériel pour l’égalité entre les femmes et les hommes (2023-2027) comprenant 5 axes : lutte contre les violences faites aux femmes, santé des femmes, égalité professionnelle et économique, culture de l’égalité. Dans le cadre de l’axe santé des femmes, nous portons la revendication d’un congé de santé hormonale pour les personnes menstruées et concernées par la ménopause afin de prendre en compte la pénibilité du travail due à la santé hormonale
- l’arrêt de la dernière réorganisation du service public de 2022 et le retour aux communications directes des documents patrimoniaux le matin
- les financements nécessaires pour les travaux de mises à jour et d’amélioration des bâtiments, en particulier sur le site de Tolbiac et pour régler tous les problèmes de matériel rencontrés, tout en assurant la transition écologique nécessaire du bâti.
Nous restons à votre disposition, comme le prévoit la réglementation, pour ouvrir des négociations, et nous vous adressons, Monsieur le Président, l’expression de nos sincères salutations.
L’intersyndicale CGT-FSU-SUD Culture de la BnF