Lors du dernier Conseil d’administration le 25 juin dernier, la représentante des usagères et usagers du Rez-de-Jardin a sollicité auprès du Président un point d’information et d’échanges sur la destruction des bibliothèques et plus généralement du patrimoine écrit sur le territoire palestinien. Cette demande a été refusée malgré le soutien des représentants du personnel CGT et SUD.
La représentante des usagères et usagers a néanmoins pu faire une intervention liminaire circonstanciée sur l’état des destructions de bibliothèques, centres de documentation, archives, universités sur le territoire palestinien et demandé un engagement de la BnF afin de mettre en oeuvre des actions de soutien et d’accompagnement pour sauvegarder ce qu’il reste du patrimoine écrit palestinien et possiblement venir en aide aux collègues bibliothécaires comme cela a été le cas lors de l’invasion de l’Ukraine en 2022 (entre autres programme Pause).
La CGT BnF a soutenu cette initiative, réclamé un engagement de la bibliothèque et que cette question soit abordée dans un prochain Conseil d’administration. La direction s’est engagée sur un point formel au CA du moins de décembre.
« Dans le cadre de ses missions nationales et internationales, la Bibliothèque nationale de France développe une politique de coopération fondée sur les valeurs de solidarité, de responsabilité, de partage des savoirs et de sauvegarde du patrimoine universel. Elle agit à travers plusieurs dispositifs et projets comme le réseau des pôles associés, Gallica, le Catalogue collectif de France (CCFr), ou encore des programmes structurants comme Bibliothèques d’Orient, soutenant notamment la conservation et la valorisation du patrimoine documentaire en contexte de crise (Syrie, Liban, Irak, Turquie, etc.).
La BnF « conserve et diffuse le patrimoine national mais également un patrimoine universel couvrant quarante siècles d’histoire des hommes et des idées ». Elle s’inscrit ainsi pleinement dans les objectifs d’une société mondiale de la connaissance, à travers ses coopérations bilatérales et multilatérales dans le monde entier, dont en lien avec les grandes institutions culturelles du monde arabe et de l’Orient méditerranéen.
La BNF a agi fortement en faveur de l’Ukraine en solidarité avec le peuple ukrainien : cycle de conférences scientifiques et de rencontres culturelles, une entreprise collaborative dédiée à l’aide des bibliothèques ukrainiennes « avec un volet de solidarité déployé en faveur des homologues bibliothécaires ukrainiens », une mise à disposition de ressources et de bibliographies dans les salles de lecture, la collecte de tout document éphémère imprimé tel que les brochures, tracts, affiches, dépliants… en lien avec la guerre en Ukraine.
Dans ce cadre, la destruction systématique en cours de bibliothèques, de centres de documentation, d’universités et d’institutions culturelles à Gaza, observée depuis plusieurs mois dans un contexte de conflit armé majeur, constitue un enjeu culturel, documentaire et humanitaire d’une gravité exceptionnelle. Ces atteintes au patrimoine documentaire et à la lecture publique doivent être documentées, signalées, et le cas échéant faire l’objet d’un appui à la reconstruction, à la restauration des documents endommagés ou à la sauvegarde numérique de ce qui peut encore être préservé.
Je propose donc que le Conseil d’administration consacre un temps de réflexion à ce sujet, afin d’envisager, dans les limites de ses compétences, un positionnement de la BnF sur cette question, sous forme :
Cette démarche, strictement non partisane, s’appuie sur les principes éthiques et les engagements internationaux de la BnF. Elle rejoint aussi les alertes émises récemment par des organisations telles que l’International Committee of the Blue Shield, qui appelle à la protection du patrimoine culturel en zone de guerre.
Enfin, elle s’inscrit dans la continuité de l’action de la BnF dans la région, notamment via Bibliothèques d’Orient, qui a permis de restaurer et de sauver, par exemple, des manuscrits syriens menacés de destruction, ou de rendre accessibles des traditions orales disparues dans des régions aujourd’hui en ruine.
Ce point de l’ordre du jour aura pour but d’ouvrir un espace de discussion sur les modalités d’engagement possible de la BnF, qu’il soit symbolique, documentaire ou coopératif. Il pourrait également être l’occasion de rendre hommage, en tant qu’institution publique nationale, aux bibliothécaires, aujourd’hui sous les bombes, affamés, et pour beaucoup d’entre eux assassinés dans l’exercice de leur mission.
Enfin, il nous semble essentiel, dans un esprit de solidarité humaine et au nom des valeurs culturelles universelles, d’exprimer notre profonde préoccupation pour toutes les lectrices et tous les lecteurs actuellement privés d’accès aux bibliothèques, aux lieux de savoir, et plus largement au patrimoine culturel, en raison des bombardements, des privations, et de l’isolement extrême auxquels ils sont confrontés.
Ces publics, privés à la fois de sécurité, de nourriture et de refuge intellectuel ou symbolique, incarnent de manière poignante la nécessité de penser l’action de la BnF non seulement comme conservatoire du savoir, mais aussi comme acteur de la transmission, de la solidarité documentaire, et de la mémoire collective ».
Dominique Dupart, Représentante élue des lectrices et lecteurs de la BnF (2023-2026)
Membre de l’Alu@bnf
Maîtresse de conférences en littérature française XIXe siècle, Université de Lille
Membre-fondatrice de la revue Écrire l’histoire (CNRS – Paris Cité)
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