Petit historique : à l’automne 2008, l’Inspection générale des finances (IGF) contrôle les sites de la bibliothèque, et déclare, aux mépris des missions de la BnF, que cette dernière doit céder un certain nombre d’immeubles. Début 2009, la CGT dénonce ce document et écrit dans son journal :
« L’IGF souhaite un « resserrement » des installations autour de trois à cinq bâtiments, à l’horizon 2020. Tolbiac, le 58 de la rue de Richelieu et Bussy sont les trois seuls sites qui ne poseraient pas de question sur leur devenir
A l’inverse l’IGF préconise la vente du 61 rue de Richelieu (d’ici 2 à 3 ans), du département de la Musique de la rue Louvois, du 12 rue Colbert et de l’hôtel de Nevers afin de financer en partie les travaux de Richelieu [le chantier sera au final financé sur d’autres budgets]. L’IGF demande également à la BnF de réfléchir à un désengagement de l’Opéra, de l’Arsenal, d’Avignon et de Sablé. Sans solution alternative de la BnF, l’Arsenal pourrait être transféré à l’Institut de France, Avignon et Sablé aux collectivités territoriales. Le devenir du 61 devrait faire l’objet d’une décision du président « assez vite ». L’avenir du 12 rue Colbert semble des plus compromis. L’IGF propose aussi une circulation « dynamique » des collections entre ces trois sites et de rentabiliser l’espace en se débarrassant des ouvrages en double. Les collections des Monnaies et médailles partiraient vers le Louvre, celles des costumes à Moulins, etc.
La CGT s’oppose à cette politique de démantèlement au prétexte de rationalisation immobilière. La diversité des lieux de la Bibliothèque est le fruit d’une longue histoire et garde un sens aujourd’hui. […] De plus, que penser d’un gouvernement qui impose la délocalisation d’un nombre important d’administrations de Paris vers la province et dans le même temps « rapatrie » les installations de Sablé (exemple d’une déconcentration réussie) sur Bussy ?
Aujourd’hui cette politique de démantèlement s’applique, la crise servant de prétexte à des décisions dont les origines sont bien antérieures à cette dernière et remontent au rapport de l’IGF. Ainsi, dès 2012, la BnF a dû quitter les 6 et 12 rue Colbert et les 61 et 65 rue Richelieu entraînant les déménagements des personnels et le resserrement à Tolbiac se faisant dans des conditions parfois indignes. Aujourd’hui, c’est le cœur de nos missions qui est attaqué par le ministère de Madame Filippetti puisque c’est un département entier, celui de la Musique (ici) qui doit être expulsé.
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